Le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds a présenté mercredi son futur centre de sports de glace. Le projet prévoit notamment une patinoire de 5'810 places et une deuxième piste de glace fermée. Un chantier prévu sur trois ans, pour un coût de 69 millions de francs
Un projet balèze pour les Mélèzes. Le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds a levé le voile sur l’important projet de rénovations des patinoires de la Métropole horlogère. Deux ans après avoir lancé le développement du projet, les autorités ont présenté mardi les grandes lignes du futur « centre de sports de glace d’envergure cantonale ». Les travaux, estimés à 69 millions de francs, devraient durer trois ans.
Plus de places, mais moins debout
Dans le détail, les autorités précisent que ce projet prévoit « une patinoire d’envergure nationale disposant de 5'810 places, dont un mur d’un peu plus de 2'200 debout situées derrière le but ». Elles ajoutent qu’une deuxième piste de glace, couverte et exploitée toute l’année, permettra « une augmentation des heures de glace pour la relève du HC La Chaux-de-Fonds, les autres clubs, les écoles et la population ».
La capacité des Mélèzes sera donc augmentée, mais il n’y a aucun parking de prévu dans le projet des autorités de La Chaux-de-Fonds. « On est quand même dans un lieu assez exigu », explique le conseiller communal en charge des sports. « Ça aurait peut-être nécessité la création d’un parking souterrain sous l’infrastructure actuelle, mais qui engendrerait des coûts encore bien plus élevés que ce qui est prévu aujourd’hui », poursuit Thierry Brechbühler.
Thierry Brechbühler, conseiller communal en charge des sports
Cette nouvelle patinoire des Mélèzes proposera environ 2'475 places debout, c’est moins qu’à l’heure actuelle. Mais Thierry Brechbühler tient à rassurer les supportes du HCC, même ceux qui ont un porte-monnaie plus modeste. « C’est bien l’idée, c’est de pouvoir continuer de faire vivre cette arène avec ce mélange de la population ».
L’élite en ligne de mire
Cette reconstruction, prévue à l’emplacement actuel des Mélèzes, entend également répondre aux ambitions sportives du club phare de la Métropole horlogère, le HCC, « qui aspire à retrouver sa place dans l’élite du hockey suisse - la National League ». Les Abeilles qui n’ont pas obtenu leur licence pour évoluer en première division cette année, en raison justement des infrastructures et du manque de garanties financières. Pour Olivier Calame, président du conseil d’administration du HCC, la patience va finir par payer. « Il y a un timing à respecter. L’essentiel c’est que le résultat se réalise », explique-t-il. Quant à l’objectif, formulé il y a près de deux ans, de retrouver la National League d’ici cinq ans, il n’est pas mis de côté par ce chantier. « L’essentiel c’est de continuer de se développer, de faire grandir le club, avec la perspective aussi de pouvoir intégrer la nouvelle infrastructure dans les meilleures conditions », relève Olivier Calame. Pendant la durée des travaux, le HC La Chaux-de-Fonds pourra continuer d'utiliser la patinoire des Mélèzes actuelle. Les différentes étapes du chantier seront séquencées en fonction du calendrier du championnat de Swiss League de hockey sur glace. Un calendrier qui pourrait être adapté, en accord avec la ligue. Le président du conseil d’administration du HCC précise que le club a cherché des possibilités de s’exporter pendant la durée des travaux, mais qu’il n’en a pas trouvé d’adéquates.
Olivier Calame, président du conseil d’administration du HCC
La buvette des juniors conservée
Le futur complexe prévoit également l’ajout d’une surface administrative de 400 m2 au-dessus du restaurant qui doit permettre à la direction du HCC de s’installer directement sur le site. Un hébergement est également prévu dans ce nouveau centre de glace. Une soixantaine de lits permettront à des camps sportifs ou à des touristes de passage de profiter du site. Quant à la buvette des juniors, elle sera conservée et même agrandie.
Quid du financement ?
Pour mener à bien ce projet devisé à 69 millions de francs, les autorités « souhaitent passer un contrat de partenariat avec des constructeurs privés ». Dans cette perspective, une Fondation de droit privé et d’utilité publique est mise en place avec pour objectif « d’assurer le financement et la réalisation du projet ». « On a cherché plusieurs modèles, on a regardé ce qui s’est fait ailleurs, et force est de constater qu’aucun modèle de patinoire nouvelle peut vraiment correspondre à nos besoins », explique Jean-Daniel Jeanneret, conseiller communal en charge des finances. La Ville de La Chaux-de-Fonds devra louer les infrastructures à la Fondation. C’est d’ailleurs une des seules dépenses qui incombe à la collectivité publique dans ce projet. « Le montage n’est pas encore définitif, mais les montants qui devraient être investis directement resteront extrêmement faible en regard du montant global de 69 millions », développe Jean-Daniel Jeanneret. Le Conseil communal reste en revanche pour le moins évasif quant à la répartition des sommes que couvriront les divers partenaires, la Ville, le Canton ou encore la Confédération, ainsi que sur le nom des potentiels partenaires.
Jean-Daniel Jeanneret, conseiller communal en charge des finances, était en direct dans le Journal de 12h15 :
Un concept énergétique moderne et adapté
Le système énergétique de ce nouveau complexe a été défini de manière à « maximiser le niveau d’autoconsommation des patinoires ». Viteos est le mandataire et l’investisseur. L’objectif, en plus de la pose de panneaux solaires sur le toit, est de récupérer les rejets de chaleur du complexe pour chauffer les locaux ainsi que la piscine. « Une patinoire c’est un consommateur d’énergie, mais aussi un producteur d’énergies », relève Daniel Pheulpin, directeur général de Viteos. « 80% des besoins de chaleur seront couverts par la récupération de chaleur et le 20% restant sera fourni par le chauffage à distance », précise-t-il.
Daniel Pheulpin, directeur général de Viteos
Ce projet de reconstruction des patinoires des Mélèzes doit à présent passer devant le Conseil général de La Chaux-de-Fonds. Ensuite, la Fondation sera créée cette année encore. Les autorités espèrent, si tout se passe comme prévu, une mise à l’enquête des travaux début 2025 pour le lancement du chantier l’année prochaine et une inauguration en 2028. /comm-gjo-lgn-cwi