Une retraite bien méritée pour le directeur du Lycée cantonal. Jean-Marc Scherrer vit ses derniers jours dans les murs de l’institution de Porrentruy. Il y a passé une quarantaine d’années en tant qu’enseignant de physique, dont 10 ans à la tête de l’établissement. Avec environ 530 élèves, répartis dans une trentaine de classes et 76 enseignants, le Lycée est un gros bateau à manoeuvrer avec comme objectif l’obtention de la maturité. Vendredi soir, 173 étudiants de 3e année ont décroché le sésame. Le taux d’échec se monte à 7%. Un chiffre semblable aux précédentes volées.
Pour y parvenir, le futur directeur retraité a dû relever plusieurs défis. « On a mis en place une réforme concernant les conditions de promotion et les conditions de réussite des examens de la maturité pour garantir à nos élèves la plus grande chance de réussir leurs études », relève Jean-Marc Scherrer qui rappelle qu’auparavant un élève avec une moyenne de 1,9 aux examens de mathématiques avait obtenu son diplôme. Désormais pour les branches fondamentales, que sont le français, les mathématiques et la langue 2, les lycéens doivent avoir des notes suffisantes. Une réforme qui n’a pas été appréciée par les étudiants. Jean-Marc Scherrer affirme que « le Lycée n’est pas forcément plus dur, on a demandé aux élèves de répartir leurs efforts différemment. »
Jean-Marc Scherrer : « On a conservé la qualité de notre formation. »
Des défis à venir
Le successeur de Jean-Marc Scherrer aura aussi bien des défis à relever. Olivier Dubail devra par exemple mettre en place la maturité en quatre ans d’ici 2030. « C’est quand même des changements fondamentaux », selon l’enseignant qui précise que le plan d’études cadres impose beaucoup de nouveautés : « On devra inclure dans nos cours l’éducation à la citoyenneté, l’éducation au développement durable. On devra favoriser la transversalité entre les cours. » Un autre défi va peser sur les épaules du successeur qui devra réfléchir à la compensation des désavantages. Ainsi pour les élèves qui souffrent d’un trouble de l’apprentissage, le Lycée propose par exemple plus de temps lors des évaluations. Si la pratique est déjà en cours de manière informelle, à l’avenir, elle devra être définie à travers un règlement à appliquer dans toutes les divisions du CEJEF.
Jean-Marc Scherrer : « Il y aura beaucoup de choses à faire. »
Des élèves « toujours aussi sympathiques »
A bientôt 64 ans, Jean-Marc Scherrer a côtoyé des milliers d’étudiants, puisqu’environ 530 jeunes suivent des cours au Lycée chaque année. Des élèves dont le comportement évolue, mais hors de question pour l’enseignant de tomber dans la ritournelle du « C’était mieux avant ». « Les mentalités ont changé, mais nos élèves sont toujours aussi bien qu’avant. Ils ont simplement d’autres manières de réagir », souligne le futur ex-directeur. A l’avenir, une formation sera proposée aux étudiants dans le cadre du plan d’action numérique afin d’aider les jeunes face aux réseaux sociaux. Jean-Marc Scherrer regrette une chose : « Les élèves étaient beaucoup plus revendicateurs. » Il y a 40 ans, ils exigeaient davantage et ne se gênaient pas d’interpeller la direction. Le futur retraité souhaite qu’à l’avenir les étudiants « s’impliquent plus dans la vie de l’école ». /ncp