L'homme qui a tiré à six reprises sur le mari de son ex-conjointe en novembre 2022 risque une lourde peine d'emprisonnement. C'est ce qu'a plaidé le procureur devant les juges à Moutier.
Derrière les barreaux pour 14 ans. C’est la lourde peine requise mercredi matin à Moutier par le procureur. Elle vise un homme de 39 ans qui a tiré à six reprises sur le conjoint de son ex-compagne, des faits survenus en novembre 2022 en France voisine. Tant le Ministère public que les avocats des parties plaignantes ont insisté devant le tribunal sur la froideur de cet acte qui n’a miraculeusement pas fait de victime.
Un geste non passionnel
Cette tentative de meurtre était-elle passionnelle ? C’est la grande question qui déterminera le sort du prévenu. Un père séparé de ses enfants, qui ont déménagé à l’étranger avec leur mère et son nouveau mari. Un déménagement que la famille recomposée a justifié - notamment - par la crainte de l’accusé, avec qui les relations ont quasi toujours été conflictuelles. On lui reproche de ne jamais avoir rien fait pour voir ses enfants. Lui estime qu’on lui a volé sa fille et son fils. Pour le procureur, l’affaire est claire : le prévenu se comporte comme une victime, mais il n’a jamais fait le nécessaire. En se rendant en France avec une arme, il savait que les choses pouvaient mal tourner.
« L’intention de tuer »
Le site Ajour.ch relève les propos durs des avocats de la victime et de l’ex-compagne du prévenu. Ces derniers décrivent un homme manipulateur, égoïste et menaçant, un père loin d’être aimant, qui nourrissait une haine grandissante pour le nouveau mari de son ex. Ses enfants ne voulaient plus le voir, il se l’est vu répéter lors de cette dernière visite surprise en France, visite durant laquelle il en est venu aux mains avec le mari. C’est là qu’il est allé chercher son arme. C’est là qu’il a eu l’intention de tuer, a souligné le procureur. Pour lui, la tentative de meurtre passionnel doit être balayée de la main. L’avocat de la victime a aussi ressorti plusieurs messages envoyés par le prévenu peu de temps après les tirs. « J’ai fait ce que j’avais à faire. J’espère qu’il va crever », pouvait-on lire notamment.
Le Ministère public s’en tient donc à la tentative de meurtre et propose une peine de 14 ans de prison. Il reconnaît que la tentative d’assassinat peut être retenue également, ce qui pourrait accentuer encore la peine. L’avocate du prévenu tentera de plaider l'acte passionnel ce jeudi, suite de quoi le tribunal se retirera pour délibérer. Le verdict est attendu le 18 septembre. /oza