Des coups de feu qui accouchent d’une lourde peine

Onze ans de prison. Le tribunal a rendu son verdict mercredi à Moutier dans une affaire de ...
Des coups de feu qui accouchent d’une lourde peine

Onze ans de prison. Le tribunal a rendu son verdict mercredi à Moutier dans une affaire de coups de feu survenue en 2022. Il reconnaît l’auteur coupable de tentative de meurtre. Et rejette l’acte passionnel.

Le jugement a été rendu dans les locaux de l'administration cantonale à la rue Centrale à Moutier. (Photo : archives). Le jugement a été rendu dans les locaux de l'administration cantonale à la rue Centrale à Moutier. (Photo : archives).

Le Tribunal Jura bernois-Seeland a donc rendu son jugement. L’homme qui a visé avec son revolver le conjoint de son ex-compagne en novembre 2022 en France voisine a été reconnu coupable de tentative de meurtre mercredi, l’aspect passionnel ayant été écarté par les magistrats. C’était la grande question puisqu’on le rappelle, cette affaire impliquant des protagonistes originaires de la région a pour toile de fond un conflit complexe entre un homme et son ex autour de la garde des enfants. Une femme qui est partie s’établir à l’étranger avec son nouveau mari et les deux enfants, une fille et un fils qu’on a volé au prévenu selon ses propos. 


Une surprise qui tourne au drame 

Au moment des faits, il avait appris que ses enfants étaient en visite chez son propre père en France voisine. Il s'y est rendu par surprise, surprise qui avait tourné au drame avec en finalité plusieurs coups de feu tirés contre le conjoint de son ex-compagne. Un pétage de plombs dans un grand moment de désarroi, avait défendu l’avocate du prévenu. Le tribunal a opposé une autre lecture sans renier l’émotion d’une affaire qui aurait pu - qui aurait dû - se régler sur le plan civil bien plus tôt selon le juge Josselin Richard. L’homme devait savoir qu’en allant en France la situation allait dégénérer. S’il n’a pas tout de suite saisi son arme, la présence de cette dernière pose de nombreuses questions également. Surtout, les menaces de mort déjà proférées par le passé pèsent dans la balance, tout comme la froideur de messages sans équivoque envoyés à ses proches après les coups de feu, où l’auteur dit espérer que la victime succombe. Des éléments qui ont balayé la théorie d’un acte soudain réalisé sous le coup d’une violente émotion, a expliqué le juge. Pour autant, le tribunal a reconnu la complexité de cette situation familiale dramatique où ni le père, ni la mère n’ont fait le geste qui aurait pu désamorcer la bombe. Avec, au milieu, des enfants impliqués dans ce marasme, bien malgré eux.

L'auteur des coups de feu écope donc d’une peine ferme de onze ans de prison. Il en a déjà purgé deux depuis les faits. Pour rappel, le Ministère publique avait requis une peine privative de liberté de 14 ans. La défense a dix jours pour faire appel de ce jugement.


 

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