Seul représentant de son espèce exposé en Suisse, un caméléon de Parson a élu domicile à La Chaux-de-Fonds. Il est l’emblème d’un programme d’étude et de conservation. Le public pourra faire sa connaissance dès le 8 octobre.
Un ambassadeur de choix pour les 234 espèces de caméléons qui peuplent la planète. Un de leur représentant a pris ses quartiers à Muzoo, à La Chaux-de-Fonds, depuis le 2 octobre. Il s’agit d’un des plus grands spécimens de sa famille, le caméléon de Parson. Alfred - c’est ainsi que le nomment ses gardiens - a deux ans, il a vu le jour en Allemagne et n’a pas encore atteint sa taille adulte, qui peut avoisiner les 70 centimètres.
Sébastien Métrailler, fondateur et président du Caméléon Center Conservation : « C’est un caméléon qui est né en captivité, en Allemagne. »
Sa présence dans la Métropole horlogère vise deux buts : la conservation et la pédagogie. L’idée, explique Yasmine Ponnampalam, la responsable du secteur zoologique de Muzoo, c’est de sensibiliser le public à la crise de la biodiversité. Avec un ambassadeur tel que le caméléon de Parson, « on donne l’envie et les clés pour inverser la tendance », estime-t-elle.
Yasmine Ponnampalam : « Il nous sert d’ambassadeur pour communiquer sur les menaces qui pèsent sur ces espèces. »
À l’état sauvage, le caméléon de Parson vit dans les forêts primaires humides des côtes nord et est de Madagascar. Mais sa survie est en danger. L’espèce est classée comme « quasi menacée », selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon Sébastien Métrailler, fondateur et président de Caméléon Center Conservation, « depuis les 15 dernières années, la population a régressé de 15%. »
L’île malgache abrite à elle seule près de la moitié des caméléons du monde. Mais sa biodiversité est fortement menacée par la déforestation et le changement climatique. Et jusqu’à récemment, le monde scientifique ne semblait pas beaucoup s’intéresser aux caméléons.
Conscient de cette situation alarmante, Sébastien Métrailler a fondé il y a deux ans en Valais le Caméléon Center Conservation. Une association dédiée à la protection de ces animaux et à l’amélioration des connaissances scientifiques. Son projet se décline sur deux axes : l’étude en milieu naturel et l’établissement d’une population captive. Le but : percer les mystères de l’écologie du caméléon de Parson et accroitre la sensibilisation des visiteurs dans les structures zoologiques européennes.
Sébastien Métrailler : « Travailler avec les guides et la population locale [malgaches]. »
Muzoo participe aux deux aspects du programme du Caméléon Center Conservation en contribuant financièrement à la recherche sur le terrain et en accueillant Albert.
Yasmine Ponnampalam : « C’est une des missions de Muzoo de faire de la conservation. »
Les visiteurs pourront venir admirer le caméléon de Parson du Vivarium dès le mardi 8 octobre. L’occasion également de découvrir une petite exposition thématique sur la biologie des caméléons et les dangers qui les menacent.
Si l’acclimatation d’Albert se passe bien dans les Montagnes neuchâteloises, il pourrait être rejoint par une femelle de son espèce. Et le couple pourrait dans la foulée avoir une heureuse annonce à faire. Il faudra par contre être patient. Avec les caméléons de Parson, tout va lentement. Si œufs il y a, leur incubation peut durer jusqu’à deux ans. /cwi