Martial Courtet : « On ne va pas mettre l’enseignement jurassien à feu et à sang »

Le ministre de la formation Martial Courtet assure que les avis des enseignants récoltés lors ...
Martial Courtet : « On ne va pas mettre l’enseignement jurassien à feu et à sang »

Le ministre de la formation Martial Courtet assure que les avis des enseignants récoltés lors de la consultation sur la réforme de l’école secondaire seront pris en considération, et qu’il n’y a « aucune pression temporelle ou politique » pour son entrée en vigueur théoriquement prévue pour 2026.

Le ministre de la formation Martial Courtet souhaite une réforme en adéquation avec les remontées du terrain. (Photo : Georges Henz). Le ministre de la formation Martial Courtet souhaite une réforme en adéquation avec les remontées du terrain. (Photo : Georges Henz).

Le ministre jurassien de la formation, Martial Courtet, tente de répondre à certaines inquiétudes après la phase de consultation – qui s’est achevée fin octobre - du projet de réforme de l’école secondaire. Contacté, il a accepté de commenter l’esprit général de la nouvelle grille horaire, ne pouvant pas se prononcer sur le détail avant que le dossier ne soit présenté en commission début décembre. « Cela part déjà d’un constat, notre grille horaire date de 1993. C’est peut-être le moment de prendre en compte l’évolution de la société, de nos élèves et de leurs besoins », justifie Martiel Courtet qui cite pour exemple l’oralité des langues qui se verrait renforcée. « On a entendu ce qui vient de la base, des enseignants mais aussi des milieux professionnels qui sont les futurs employeurs de nos élèves. Et j’ai entendu, venant d’entreprises, qu’il fallait que les jeunes soient plus en adéquation au niveau de l’anglais, en tout cas il y a plus d’attentes au niveau de cette expression orale », relate le ministre.


« Evaluer ce qui est devenu obsolète ou moins important »

La nouvelle grille horaire prévoit notamment une refonte des options, la disparition de certaines matières (telles que le latin et l’italien), ou le regroupement de divers cours à options sous une nouvelle appellation. « Évidemment on doit faire des choix, voir à la lumière des retours ce qui est devenu obsolète ou moins important. Rien dans la grille horaire actuelle n’est obsolète, mais il y a peut-être des choses devenues moins prioritaires et c’est ça que nous devons évaluer pour faire une grille horaire efficace et surtout en adéquation avec les besoins », confie Martial Courtet qui laisse entendre qu’au regard des contributions reçues, la réforme finale pourrait nettement diverger du projet initial présenté l'été dernier. « Oui vraiment parce que c’était le but ! Et je me réjouis que beaucoup d’enseignants aient fait l’effort d’apporter leur contribution. On se basera sur le terrain, sur la réalité, on ne veut pas changer pour en faire quelque chose de théorique ou politique, on veut du concret ».

Martial Courtet : « La priorité n’est pas une économie, mais on compare avec ce qui se fait dans d’autres cantons »

Parmi les inquiétudes relevées auprès du corps enseignant figure le spectre d’une réduction d’effectif, certaines heures d’enseignement ou matières étant supprimées dans le projet de nouvelle grille. Sans infirmer ni confirmer, le ministre de la formation ne cache pas, dans un contexte financier difficile, que la réforme pourrait mener à des économies. « Il est clair que la nouvelle grille horaire ne doit pas coûter plus cher. Mais la priorité n’est pas de faire des économies. Maintenant, on compare aussi nos heures hebdomadaires d’enseignement avec d’autres cantons. Si on en a davantage, effectivement il faut se demander s’il n’y a pas trop de périodes à la grille horaire. Mais si ça change, ce sera peut-être d’une période par semaine, il n’y aura pas de grands bouleversements », avance Martial Courtet.


Rentrée 2026 ? « Si on doit prendre plus de temps, on peut décaler »

Il affirme également qu’il n’y a « aucune pression temporelle » pour l’entrée en vigueur de la réforme initialement annoncée pour la rentrée 2026. « On veut quelque chose qui se passe bien, qui soit utile. La date, elle est choisie pour coller à la venue de Moutier et la rentrée des élèves en août 2026. Mais si ce n’est pas possible, si on se rend compte que l’on doit prendre plus de temps pour assoir les choses, on peut décaler, on ne va pas mettre l’enseignement jurassien à feu et à sang. Pour des améliorations de ce type, on peut attendre quelques années sans problèmes ». Martial Courtet dément par ailleurs toute pression politique ou échéance électorale pour mener cette réforme, affirmant qu’il « n’y aura pas de passage en force ». /jpi


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