La dernière raffinerie de Suisse veut poursuivre ses efforts pour le climat

À l’heure où de nombreux groupes pétroliers font marche arrière et délaissent leur stratégie ...
La dernière raffinerie de Suisse veut poursuivre ses efforts pour le climat

À l’heure où de nombreux groupes pétroliers font marche arrière et délaissent leur stratégie environnementale, le groupe Varo, exploitant de la raffinerie de Cressier, entend continuer sur sa lancée et poursuivre sa transition.

Contrairement à plusieurs groupes pétroliers, l'exploitant de la raffinerie de Cressier, Varo Energy, veut poursuivre ses efforts pour le climat. (crédits photo: STEMUTZ.COM) Contrairement à plusieurs groupes pétroliers, l'exploitant de la raffinerie de Cressier, Varo Energy, veut poursuivre ses efforts pour le climat. (crédits photo: STEMUTZ.COM)

Les profits ou le climat. Dans le sillage de l’administration Trump, les grands groupes pétroliers de la planète semblent avoir fait leur choix. Depuis le début de l’année plusieurs d’entre eux ont revu, voire abandonné, leur stratégie en matière de durabilité. Dernière annonce en date, celle du pétrolier britannique BP. Présentant jusque-là des objectifs climatiques plus ambitieux que ses concurrents, le groupe a brusquement fait volte-face sous la pression de ses actionnaires pour retrouver du profit à court terme.

En Suisse, la situation est différente. Dans la seule raffinerie du pays, à Cressier, il n’est pas question de laisser tomber le climat pour le moment. Selon Enrique Espin, le directeur du centre de production de l’entreprise Varo Energy, la transition est nécessaire, même si elle doit être mûrement réfléchie. « On ne fera pas machine arrière, on veut passer sur du renouvelable. Mais on doit en même temps répondre aux besoins en énergie de la Suisse et effectuer notre transition. Il faut trouver cet équilibre », explique le directeur.

Enrique Espin : « Nous ne ferons pas machine arrière. »

Une exception suisse

À Cressier, des efforts ont été consentis ces dernières années pour améliorer le bilan carbone de la raffinerie. En 2014, Varo a commencé à produire du bioéthanol, puis du biodiesel. En 2016, l’utilisation de gaz naturel comme source de chaleur est mise en place avant qu’un important parc solaire ne voie le jour quelques années plus tard.

Mais comment expliquer que la raffinerie de Cressier puisse poursuivre sa transition énergétique à l’heure où les leaders mondiaux y renoncent sous l’impulsion des États-Unis ou la pression de leurs actionnaires ? « La Suisse est un marché très particulier », répond Enrique Espin. « D’abord c’est un marché de niche situé au milieu de l’Europe. De plus, c’est aussi un petit ilot légal. Aujourd’hui, avec la nouvelle loi sur le CO2, la Suisse supporte cette transition énergétique », développe-t-il.

« Il en va de notre responsabilité, pour la Suisse et pour notre pérennité, de faire cette transition. »

Ambition neutralité carbone

En 2020, le groupe BP annonçait vouloir se réorganiser et investir massivement pour atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050. Une ambition que le pétrolier semble avoir définitivement abandonnée ces derniers mois. Ce n’est pas le cas de la raffinerie de Cressier qui dit encore garder ce but en tête. « Notre responsabilité est de faire ce qu’on peut pour stopper le réchauffement climatique, et donc de viser la neutralité carbone. Maintenant, quand et comment y arriver ? C’est très difficile de le dire aujourd’hui », conclut Enrique Espin. /gjo


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