Le Parlement jurassien a confirmé ce mercredi en deuxième lecture la mise en œuvre de l’initiative populaire cantonale pour la transparence dans le financement des partis politiques. La gauche dénonce un texte « vidé de sa substance ».
La loi sur la transparence définitivement acceptée ce mercredi par le Parlement jurassien. Les partis politiques devront donc publier leur budget et leur financement. Le texte doit concrétiser une initiative populaire cantonale lancée par le parti socialiste et validée par le peuple en 2022. La majorité de centre-droite exprimée en première lecture a confirmé l’ensemble des positions qui l’opposait à la gauche. La loi s’appliquera donc aux communes de plus de 5'000 habitants, les dons pour les candidats d’une même liste ne seront pas cumulés, le montant de l’amende ne dépassera pas 1'000 francs et la liste des donateurs devra être consultée sur papier et non en ligne.
Rapporteur de la Commission, le député du Centre Lionel Maître affichait sa satisfaction : « Ça a pris beaucoup de temps, mais on a eu de la peine à trouver des compromis. » Il estime que des pas importants ont été faits pour aller dans le sens de la gauche : « Elle ne le ressent pas forcément comme ça, mais je crois qu’il faut appliquer la loi et voir s’il faut l’adapter ou l’améliorer. » Lors du vote final, le Centre, l’UDC, le PLR et le groupe PCSI-Vert’Libéraux ont eu le dernier mot avec 35 voix contre 22, celles du PS et du CS-POP/Verts.
Lionel Maître : « On respecte la volonté de transparence. »
Recours en vue
Les représentants du parti socialiste étaient très remontés par la décision du Parlement. La gauche estime que la volonté populaire est bafouée et que la loi ne respecte pas l’initiative à l’image du député PS Nicolas Girard : « Le texte est vidé de sa substance. Le peuple a choisi notre texte et non le contre-projet moins restrictif. » L’adoption de cette loi pourrait déboucher sur un recours devant la Cour constitutionnelle. « J’y suis personnellement favorable, mais le dernier mot reviendra au comité d’initiative et à celui du PSJ de prendre la décision. » Se tourner vers la justice aurait pour conséquence de retarder l’entrée en vigueur de la loi qui ne concernerait donc pas les élections cantonales de l’automne prochain. /rce