La campagne commence véritablement à battre son plein en vue du vote sur la création d’une nouvelle entité cantonale regroupant le Jura et le Jura bernois. Après les décisions des gouvernements et des parlements cantonaux de donner leur feu vert à la tenue d’un scrutin, Force Démocratique s’adresse vendredi aux Jurassiens. Le mouvement antiséparatiste a envoyé un communiqué de presse intitulé « le canton du Jura n’a rien à perdre ». En voici le contenu :
Soixante députés au Parlement jurassien, autant de OUI le 30 janvier approuvant le sabordage du canton du Jura dans sa forme actuelle. Ministres et porte-parole des groupes politiques ont célébré les bénéfices attendus de l’annexion du Jura bernois. Demain, le phénix Jura renaîtra de ses cendres, plus beau, plus grand, plus fort. L’utopie, encore…
Que n’ont-ils fait, ces fiers Jurassiens indépendants, de quarante ans de souveraineté et de subventions fédérales, qu’ils n’ont pas été capables de construire le fameux Etat de leur rêve, cumulant toutes les qualités et les félicités ? Conscients de leur contre-performance, pas gênés pour autant, ils prétendent remettre l’ouvrage sur le métier, cette fois avec la béquille Jura bernois. Les éminents ministres, les glorieux politiciens théoriciens, sans oublier les géniales politiciennes, tous et toutes labellisés « Jurassiens », libérés de l’Ours en 1979, roulaient les mécaniques : on allait voir ce qu’on allait voir !
On n’a pas vu grand-chose qui force l’admiration. Quelques clashs plus loin, on a compris que la révolution ethnico-nationaliste avait tourné en eau de boudin. Le canton du Jura a certes un mérite aux yeux de ceux qui l’ont voulu, avec ses trois districts et sa capitale, il existe. Le Jura vivote, les impôts, taxes et redevances très hauts, le verbe haut malgré tout. Dégrisé, le peuple jurassien, sympathique par ailleurs, s’accommode d’un sort ingrat. Le moyen de faire autrement ? Annexer le voisin, si ça peut améliorer l’ordinaire.
Justement, chers et charmants voisins, soyez gentils, épargnez-vous d’intervenir dans nos affaires. Le 24 novembre prochain, vous connaîtrez nos projets d’avenir. Pour sûr, vous les connaissez déjà. Navrés de vous décevoir. Clairement, restons chacun chez soi, attentifs aux besoins des uns et des autres, prêts à rendre service et à tendre la main. Vous jouez le jeu ? Génial. Notre porte vous est toujours ouverte. Ah ! S.V.P., essuyez vos pieds avant d’entrer.