Doubs à St-Ursanne, quelques mètres après la chute de Moulin Grillon
Un obstacle infranchissable. Depuis 12 ans, la chute de Moulin Grillon située à l’entrée de St-Ursanne est au centre des discussions. Le promoteur d’électricité de ce barrage sur le Doubs doit garantir la libre circulation des poissons. Le maître d’œuvre a proposé dernièrement un projet de passe à poisson, un escalier qui permet de remonter un cours d’eau. Une autre variante a été écartée : un ruisseau de contournement. L’apron, espèce protégée, est notamment touché par cette situation. Les partenaires ont été consultés. Ils ont rendu leur avis. Tous ne sont pas d’accord.
Pro Natura Jura estime que cette échelle à poisson pose notamment des problèmes d’esthétisme et de sécurité. L’association préfère que le maître d’œuvre envisage à nouveau un projet de ruisseau de contournement. Pro Natura souhaite une table ronde pour discuter des différentes variantes. Même son de cloche de la part de l’association Pro Doubs. La commune de Clos du Doubs émet aussi un avis négatif. Le Conseil communal juge ce projet insatisfaisant. Il estime qu’il ne prend pas assez en compte l’utilisation du site comme une place de détente. Il craint que ce lieu perde ses fonctions sociales et touristiques. Par contre, les autorités de Clos du Doubs sont conscientes qu’une solution doit être aménagée. Elles réclament de pouvoir étudier au minimum deux variantes: une passe à poisson et un ruisseau de contournement.
La Fédération cantonale des pêcheurs jurassiens est satisfaite de ce projet. Elle veut avant tout une mise en œuvre rapide. La passe à poisson pourrait voir le jour dans les 6 mois. Du côté du WWF Jura, on veut aussi trouver une solution. Cette variante peut fonctionner. L’association émet deux conditions: assurer l’entretien de l’ouvrage et faire un suivi pour éventuellement l’améliorer. Tout comme la Commission fédérale des paysages, l’Office de l’environnement du canton du Jura a rendu un préavis positif. Le chef du service, Jacques Gerber, rappelle que cette passe à poisson est adaptée aux aprons. Elle répond donc à l’obligation de libre circulation de la faune piscicole. Il craint que ce tollé contre ce projet ne retarde et ne mette en péril un peu plus cette espèce. Jacques Gerber estime même que « cette attitude n’est pas responsable envers l’environnement ». /nqu
