La majorité absolue dès le premier tour pour Anne Froidevaux. La députée PDC, qui n'était même pas candidate, a été élue par 31 voix, vendredi après-midi, à la présidence du Parlement jurassien pour l'année 2018. La candidate officielle du PDC, Pauline Queloz, enlisée dans une affaire de soupçons de mensonges, n'a récolté que 17 voix. Celle du groupe Verts et CS-POP, Erica Hennequin, a, quant à elle, obtenu dix suffrages. Anne Froidevaux devient la première citoyenne du canton du Jura pour l'année 2018.
Un après-midi sous tensions
Ce 22 décembre restera dans les annales du Parlement jurassien. Devant une assemblée conséquente, les mines étaient très fermées parmi les députés, secoués par l'affaire qui touche Pauline Queloz, soupçonnée d'avoir menti à la commission des examens d'avocats, et les traces laissées dans les rangs du PDC. Le président ad intérim du groupe démocrate-chrétien, Michel Choffat, est monté à la tribune pour soutenir la candidature de Pauline Queloz. Il a lancé : « Elle n'est pas parfaite, mais qui est parfait ? », devant une assemblée assidue et pensive.
Le groupe PLR a martelé sa volonté de s'en tenir au tournus prévu, qui voulait que le PDC accède à la présidence en 2018, tout en affirmant que les députés étaient partagés quant à la candidature de Pauline Queloz. Pour le groupe socialiste, c'est l'élu Claude Schlüchter qui est monté à la tribune. Sur un ton grave, il a appelé le PDC à présenter une autre candidature que celle de Pauline Queloz : « Cette situation compromet une présidence sereine », a-t-il lancé, tout en ajoutant qu'une menace de « discrédit durable » planait sur la candidate à la présidence du Parlement jurassien. Il a évoqué des « dégâts irréparables » et une certaine "menace de « raillerie » venant de l'extérieur si la députée de Saint-Brais accédait au perchoir. Dans la foulée, le député des Verts et CS-POP, Rémy Meury, a affirmé que son groupe voulait proposer une alternative. Chose faite avec la candidature d'Erica Hennequin. Le PCSI, représenté par Géraldine Beuchat, a affirmé qu'il votera en son âme et conscience.
Le président de groupe de l'UDC a rappelé que Pauline Queloz « n'a jamais hésité à monter à la tribune pour exprimer son avis ». « Quand elle a présidé l'assemblée, elle a assuré », a relevé Damien Lachat. Le président du groupe UDC l'a qualifiée de « femme travailleuse, engagée et volontaire ».
Un dénouement qui scotche la salle
Le président sortant du Parlement jurassien, Frédéric Lovis, a annoncé l'élection, dès le premier tour, d'Anne Froidevaux, députée PDC de Châtillon. Cette annonce faite, Pauline Queloz a rapidement quitté la salle, tout comme le député PDC Yves Gigon, imité par la suite par son collègue Raoul Jaeggi. Le président de groupe par intérim, Michel Choffat, a demandé une interruption de séance pour que son groupe puisse s'entretenir. Anne Froidevaux a alors accepté son élection, les larmes aux yeux et visiblement très touchée par les événements qui ont marqué le PDC ces derniers jours. Marquée, elle a souligné à la tribune les « moments difficiles » qu'elle était en train de traverser avec « l'affaire Pauline Queloz ». Elle a ensuite remercié les autres députés de la confiance qu'ils lui ont accordée. Anne Froidevaux a assuré qu'elle allait faire de son mieux au perchoir.
La vice-présidence du Parlement sera assurée par le futur maire de Porrentruy, le PLR Gabriel Voirol, élu par 43 voix. Le deuxième vice-président de l'année prochaine sera Eric Dobler, PDC de Bassecourt, qui a récolté 49 voix. /mle