Ils se sont établis à 60'823 travailleurs fin septembre. Cela représente une augmentation de 5,8% par rapport à l’année passée. De tels chiffres n’avaient plus été atteints depuis le milieu des années 70, selon les données communiquées mardi par la Convention patronale de l’industrie horlogère suisse
L’horlogerie n’avait plus compté autant de travailleurs depuis le milieu des années 70. Fin septembre, les effectifs de la branche s’établissaient à 60’823 personnes, soit une augmentation de plus de 3'332 postes, 5,8% de mieux que l’année précédente. La Convention patronale de l’industrie horlogère explique mardi que c’est la croissance historique des exportations horlogères suisses cette année qui a permis de franchir cette barre des 60'000 collaborateurs.
La région bénéficie particulièrement de cette hausse
L’« Arc horloger », constitué des cantons leader dans le domaine, à savoir Neuchâtel, Berne et Genève ainsi que le Jura, Vaud et Soleure, centralise la majorité des travailleurs de la branche. Plus de 9 collaborateurs sur 10 des effectifs totaux en font partie. Premier de ce classement, Neuchâtel emploie 16’278 personnes, devant Berne et Genève. Véritables berceaux de la sous-traitance, Neuchâtel et le Jura enregistrent les plus fortes hausses : pour Neuchâtel, une augmentation de 8% à 1'215 travailleurs supplémentaires, alors que le Jura recense une hausse de près de 10% à 629 personnes. L’essentiel des engagements est concentré sur le personnel de production.
La Convention patronale explique encore que les effectifs globaux ont doublé depuis la fin des années 80. Le niveau de cette année n’avait plus été connu depuis la crise du quartz. Cette dernière avait fait passer le nombre de travailleurs de près de 90'000 à 30’000 entre 1970 et 1988. « Personne n’a de boule de cristal, mais on peut s’attendre à ce que la croissance continue en 2023, de manière certes plus modérée. On constate déjà à l’heure actuelle des problèmes pour recruter du personnel qualifié dans la branche. L’industrie s’est toujours montrée créative pour trouver de la main d'oeuvre, mais il faudra travailler sur ce point-là vu notre bassin de population », explique le secrétaire général de la Convention patronale de l’industrie horlogère, Ludovic Voillat.
Ombre au tableau, le nombre d’apprentis connait quant à lui une diminution de 115 apprenants, moins 8,1%. Cette baisse trouve son explication dans la crise sanitaire rencontrée ces deux dernières années, selon la CP. La pandémie de Covid-19 a péjoré l’ouverture et l’attribution des places d’apprentissage dans l’horlogerie. Une tendance qui devrait s’inverser. « C’est un axe de travail important, former davantage et mieux. Le problème est autant du côté des entreprises qui avaient pour priorité de préserver les emplois et les outils de production, que du côté de l’intérêt des jeunes pour les métiers manuels. Nous mettons de plus en plus de moyens pour promouvoir notre branche et démontrer les perspectives de carrière », poursuit Ludovic Voillat.
Les exportations ont bondi en novembre
Les exportations horlogères ont enregistré le plus haut résultat de leur histoire en novembre. Elles ont dépassé les 2,4 milliards de francs, selon les chiffres communiqués mardi par la Fédération de l'industrie horlogère suisse. L'envolée atteint 10,9% en comparaison annuelle. Les États-Unis sont restés la locomotive, devant la Chine. Depuis le début de l'année, la branche a exporté l'équivalent de 22,8 milliards de francs, soit 11,9% de plus qu'en 2021 et 50% de plus qu'en 2020. /comm-lbe-emu