Le canton a mis l’avant-projet en consultation lundi. Le texte reprend les principaux éléments du dispositif cantonal de lutte contre ce fléau, avec la volonté de renforcer l’existant et de développer certains axes spécifiques
Le canton du Jura veut renforcer la lutte contre les violences domestiques. (Photo: KEYSTONE/DPA/MAURIZIO GAMBARINI)
Le Jura fait un pas de plus dans la lutte contre les violences domestiques. Le canton a mis lundi en consultation l’avant-projet de loi concernant la prévention et la lutte contre ce fléau. Celui-ci fait suite à l’adoption d’une motion intitulée « Violence conjugale faite aux femmes : pour une meilleure protection des victimes » par le Parlement en 2020. Il s’inscrit également dans les mesures prévues dans le Plan cantonal de lutte contre les violences et répond aux exigences de la Convention d’Istanbul ratifiée par la Suisse en 2017.
Le texte est le résultat des réflexions menées au sein d’un groupe de travail qui réunissait les principales institutions concernées, avec la volonté de renforcer l’existant et de développer certains axes spécifiques, tout en garantissant des moyens humains et financiers suffisants. « Le domaine des violences est interdisciplinaire, il est essentiel de renforcer et de coordonner les mesures de prévention qui sont déjà existantes. Il fallait aussi garantir aux personnes concernées par la violence, que ce soit les victimes, les auteur-e-s, les enfants ou les professionnels, une prise en charge adéquate. Cela nous permettra de déployer une véritable politique de prévention et de lutte contre les violences, avec la mise en place de plusieurs éléments. Il est question dans cette loi d’hébergement, de prise en charge des victimes et des auteurs, de statistiques, de la hotline, de gestion des menaces, ainsi que du domaine de la formation », explique Angela Fleury, déléguée à l'égalité entre femmes et hommes.
Angela Fleury : « Cette loi permettra au Jura de déployer une véritable politique de prévention et de lutte contre les violences »
Parmi les mesures phares figurent la mise à disposition d’une permanence téléphonique et un entretien de suivi social obligatoire pour les auteur-e-s expulsé-e-s de leur domicile. La prestation vers un programme thérapeutique pour les auteurs-e-s est maintenue. Le texte doit aussi permettre d’évaluer l’ampleur du phénomène grâce à des statistiques afin de mieux cibler les futures mesures. Cet avant-projet de loi concernant la prévention et la lutte contre les violences domestiques est mis en consultation jusqu’au 31 mai. /comm-emu
