Les mesures du gouvernement jurassien pour faire face à la révision de la LACI ont porté leurs fruits. C’est le message délivré lundi matin par le ministre de l’économie, Michel Probst. Ses services ont fait le point, huit mois après l’entrée en vigueur de la révision de la Loi sur l’assurance chômage. Celle-ci prévoyait notamment une réduction de la durée d’indemnisation.
Moins de chômeurs en fin de droit que prévu
Au 1er avril 2011, 231 personnes sont arrivées en fin de droit ; 68 d’entre elles y seraient parvenues même sans la révision de la LACI, tandis que 163 ont directement subi les conséquences de la nouvelle loi. Si ces chiffres sont inférieurs aux prévisions, le Jura avait anticipé cet afflux : d’une part en adaptant et en développant l’offre des programmes d’occupation cantonaux (POC), d’autre part en misant sur la promotion des allocations d’initiation au travail (AIT), une subvention pour les entreprises qui embauchent. Un coup de pouce avait aussi été imaginé pour les personnes de 50 ans et plus.
Bilan jugé positif
A l’heure du bilan, les services de Michel Probst ont présenté les chiffres : 40% des chômeurs en fin de droit ont fait appel aux POC ; entre avril et novembre, 30 personnes ont bénéficié d’un nouveau POC axé sur la formation ; sur l’année, une centaine de personnes ont été embauchées grâce aux AIT, et 35 perçoivent encore cette subvention actuellement.
Par ailleurs, 15 à 20% des chômeurs arrivés en fin de droit début avril ont bénéficié d’aide sociale dans les mois qui ont suivi. Aujourd’hui, les services sociaux comptent 80 dossiers de plus qu’au début de l’année, pour un total d’environ 500.
Les perspectives incitent à la prudence
Sur le plan international, la situation conjoncturelle est incertaine. Le phénomène du franc fort persiste, et même si l'on ne parle pas de récession, un ralentissement économique est prévu en 2012. Ces raisons poussent le Département jurassien de l’économie à rester prudent. L’ORP-Jura demeure pleinement opérationnel, avec le maintien d’un dispositif prêt à faire face à un éventuel afflux de chômeurs.
Les entreprises qui en ont besoin peuvent en outre toujours faire appel à la réduction des horaires de travail (RHT), autrement dit au chômage partiel. Actuellement, 43 entreprises bénéficient d’une autorisation pour la RHT, ce qui concerne potentiellement 945 employés ; mais il faut préciser que sur les entreprises au bénéfice d’une autorisation, certaines n’y ont finalement pas recours. Ainsi, en août 2011, dernier mois pour lequel les chiffres sont connus, 28 entreprises possédaient l’autorisation, mais seulement 10 l’ont effectivement utilisée. /lbe