Dès le 1er janvier, l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions de la Loi sur l’assurance maladie (LAMal) va changer la donne dans le paysage hospitalier suisse. D’une part, les patients pourront choisir dans quel établissement ils souhaitent se faire soigner ; d’autre part, un nouveau mode de financement fera son apparition.
Financement basé sur les prestations
A l’avenir, les hôpitaux seront rémunérés pour leurs prestations, alors qu’actuellement, ils reçoivent des enveloppes globales. La facturation par cas (DRG, pour Diagnosis Related Groups) prévoit une répartition 55% – 45% entre le canton et les assurances maladie. En clair, chaque diagnostic, chaque traitement, chaque cas correspondra à un certain tarif et à une certaine durée d’hospitalisation. On assistera donc à une standardisation des cas ; le tibia fracturé du patient X équivaudra au tibia fracturé du patient Y. Le nombre de points associés à telle ou telle intervention est fixé au niveau national, tandis que la valeur du point est du ressort cantonal, et dépend de négociations encore en cours avec les assureurs maladie. A noter que les investissements et la formation prévus par les hôpitaux devront être inclus dans cette tarification.
Les patients pourront choisir, sous certaines conditions
En fonction des tarifs proposés, les patients pourront à l’avenir choisir où ils veulent se faire soigner, pour autant que leur choix se porte sur une solution plus avantageuse (en fonction des décisions des assureurs). Ceci induit une concurrence entre les établissements. Selon le directeur de l’H-JU, Daniel Rüegg, "il faut appeler un chat un chat" ; comme dans le monde économique, où des entreprises ne survivent pas à la concurrence, il est possible que dans ce nouveau contexte, des hôpitaux ne tiennent pas le choc et disparaissent.
L’H-JU veut assurer sa pérennité
Vendredi devant les médias, les responsables de l’Hôpital du Jura ont tenu à faire le point sur les prestations et les infrastructures de leur établissement. Un catalogue des prestations a été établi ; il liste l’intégralité de l’offre de l’H-JU. Dans la perspective des nouvelles dispositions de la LAMal, l’équipe médicale a aussi été renforcée récemment par plusieurs spécialistes : le Dr Bernard Descoeudres (néphrologie / hémodialyse), le Dr Andreas Hauser (radiologie), le Dr Pascal Hasler (ophtalmologie), le Dr Michel Braun (rééducation / réadaptation), le Dr Dumeng Décosterd (urgences et soins intensifs), le Dr Cesare Marazzi (chirurgie générale / traumatologie) et le Dr Christian Monnerat (oncologie). L'H-JU espère convaincre les patients de lui faire confiance.
Défis et perspectives
Selon les documents remis à la presse, l’Hôpital du Jura veut "être capable de se réformer pour se positionner de manière durable dans le nouveau paysage hospitalier ; revoir sa stratégie et sa gouvernance face à la diversité et à la dispersion de ses prestations ; garantir la sécurité des patients, la qualité des prestations et l’économicité de l’exploitation". Et de conclure en ces termes : "Il y a la place pour un hôpital de soins aigus entre Bâle et Bienne ; l’H-JU veut être cet hôpital !" /lbe