Après la fournaise du Tour de Suisse, Yannis Voisard a retrouvé un peu de repos dans son village de Fontenais. Le jeune cycliste jurassien de 23 ans a terminé dimanche à la 35e place du classement général, une belle performance pour celui qui ne disputait que sa deuxième grande épreuve sur le World Tour après le Tour de Romandie. « J’en suis fier ! Pour mon premier Tour de Suisse, c’est vraiment bien allé tout au long de la semaine, je me suis accroché et j’obtiens ce bon résultat ». S’accrocher, un doux euphémisme qui renvoie aux oubliettes le « c’est vraiment bien allé » lorsque l’on fait le décompte des embûches qui ont jalonné le parcours de l’Ajoulot sur la boucle helvétique.
« Je sentais encore le dard trois jours après ! »
Il a fallu résister à une piqûre d’insecte dans la gorge dès la première étape. « Je suis en plus un petit peu allergique, je pense que c’était une abeille ou quelque chose du genre. Je sentais encore le dard dans ma gorge trois jours après ! A ce moment-là, on ne pense plus à la course mais seulement à respirer correctement », raconte Yannis Voisard qui bouclera la première journée en 86e position. Il est ensuite passé entre le gouttes du Covid qui s’est soudainement incrusté dans le peloton alors que chaque coureur devait fournir un test négatif au départ. Si quelques-uns de ses coéquipiers l’ont contracté, sans symptômes particuliers, le Jurassien y a échappé. Puis il a fallu affronter la fournaise des derniers jours. « On avait l’impression d’être dans un four, ou au sauna pendant 5h30. C’est vraiment compliqué physiquement et psychologiquement », souligne le coureur qui portait le maillot rouge à croix blanche sur ce tour.
Yannis Voisard raconte son Tour de Suisse
Evénement particulier, Yannis Voisard a aussi roulé pour la première fois sur « ses » routes jurassiennes avec un peloton de l'élite lors de la 3e étape entre Aesch et Granges. « Même un mardi, pas férié, il y avait beaucoup de monde autour des routes. C’est incroyable d’être poussé par des gens que l’on ne connaît même pas, c’était vraiment une journée magnifique. C’est l’une des étapes que je retiendrai vraiment de ce Tour de Suisse », sourit le jeune Ajoulot, encouragé par les encouragements à son nom peints sur la route. « Ça fait vraiment plaisir. Parce qu’une course World Tour, c’est de la souffrance, il ne faut pas s’imaginer que c’est 100% de plaisir. Ces encouragements-là rendent la journée beaucoup plus sympa », confie un Yannis Voisard encore sous le charme de la ferveur populaire. Après quelques (petits) jours de repos, il devrait disputer les championnats de Suisse de route le week-end prochain à Steinmaur. /jpi