Ce sont des siècles de traditions carnavalesques dans notre région qui sont recensées dans un livre. L’historienne Laurence Marti sort son ouvrage Bas les masques ! Les carnavals jurassiens d'hier et d'aujourd'hui aux éditions Alphil. Elle l’a présenté ce lundi à la presse. Son travail de 150 pages environ revient sur l’évolution de cette tradition dans le Jura au fil des siècles. Illustré par des dizaines d’images, ce livre est le résultat de mois de recherche avec l’appui du Musée jurassien d’art et d’histoire et des sociétés de carnaval de la région. Il se décline au fil du temps, des premières traces de la fête à sa célébration telle qu’on la connaît de nos jours.
Tradition bien ancrée
Les premières traces de carnaval dans le canton du Jura remontent à la fin du Moyen-Âge, au XIVe siècle. L’historienne a découvert des documents qui attestent la tenue de festivités, notamment de bals et de repas copieux. C'est au XIXe siècle qu'apparaissent de vraies descriptions de carnaval. En parcourant les documents, Laurence Marti a constaté que cette tradition était en perpétuel mouvement dans la région, avec de nombreuses évolutions. Si on découvre très tôt des traces de charivaris ou de brandons, les cortèges et autres cliques ont fait leur apparition au siècle dernier. Citons un autre exemple d’évolution : le Mardi gras. Par le passé, ce jour était un élément central des célébrations. Les participants au charivari récoltaient de quoi festoyer pendant le Mardi gras en animant les rues des villages. D’après l’historienne, la période carnavalesque a toujours permis de décrocher, d'où sa popularité. Et cet aspect est cultivé au fil des années : « Carnaval est fédérateur et nous emmène dans un autre monde l’espace de quelques jours. C’est la seule manifestation qui le permet », s’exclame Laurence Marti.
Des anecdotes à n’en plus finir
Laurence Marti a écumé des milliers de textes, photos et archives pour réaliser cet ouvrage. Sourires, surprises et étonnement n’ont pas manqué pendant la consultation de ces documents. Elle cite une anecdote qui a particulièrement retenu son attention : « Il semble qu’une querelle a éclaté entre les membres de l’équipe qui faisait les brandons au Noirmont au XVIIe siècle. Et ça a très mal fini puisqu’on s’est entretué pendant cette soirée », constate l’historienne. La plupart des documents souligne toutefois l’aspect festif et convivial de cette fête intergénérationnelle qui a bercé et qui berce toujours notre canton… /mle