Martin Nicoulin publie « Jeanne de La Bosse. Une « sainte » du Jura ». Un livre dans lequel l’historien retrace la vie de cette religieuse née il y a quatre siècles dans les Franches-Montagnes. Une association cherche d’ailleurs à la faire canoniser
Elle est décrite comme la « sainte des Franches-Montagnes ». La vie de Jeanne de La Bosse fait l’objet d’un livre publié aux Editions Saint-Augustin. Jeanne de La Bosse. Une « sainte » du Jura, est l’œuvre de Martin Nicoulin. Cet historien, natif de Chevenez, l’a présenté lundi à Saignelégier. « A quelques centaines de mètres seulement du lieu de naissance de Jeanne » qui a vu le jour en 1596, s’amuse-t-il. Il s’est appuyé sur des documents et des témoignages pour raviver une existence courte, intense et tumultueuse.
Une vie ponctuée d’épreuves
« Ils me marient. Mais moi je ne me marie pas ». A 15 ans, Jeanne de La Bosse affirme sa volonté de se tourner vers Dieux alors que ses parents la forcent à s’unir à un autre homme. « Cette phrase a fait qu’elle a pu se délier de son mariage », explique l’auteur Martin Nicoulin.
Elle rentre ensuite dans les ordres chez les Annonciades célestes de Pontarlier, en France. Sa beauté, son intelligence et son passé de femme mariée entraînent de la jalousie dans le couvent. « On lui a mené une vie très dure. On l’a exorcisée. Elle était à deux doigts du bûcher », raconte l’historien et ancien directeur de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg.
Jeanne de La Bosse a résisté avec calme et humilité aux épreuves de sa courte vie, elle qui est décédée en 1625 à l’âge de 29 ans. Mais non sans une pointe de révolte. Elle était « une vraie Franc-Montagnarde ».
Le long chemin vers la canonisation
Jeanne de La Bosse n’est pas une Sainte aux yeux de l’Eglise. L’association qui porte le nom de la religieuse souhaite y remédier. Sa présidente, Pascale Erbeia-Froidevaux, veut accomplir le rêve de son père, Pierre Froidevaux. Elle veut faire canoniser Jeanne de La Bosse. Il a fallu tout d’abord prouver que la « sainte des Franches-Montagnes » était encore bien présente dans les mémoires. En cela, le livre de Martin Nicoulin est un exemple concret, souligne celle qui a signée la préface de l’ouvrage.
Mais le chemin vers la canonisation est long. « L’Eglise doit ouvrir un dossier de canonisation. A partir de là, nous pourrons chercher des miracles qui expliqueraient la sainteté de Jeanne de La Bosse ».
Martin Nicoulin et Pascale Erbeia-Froidevaux seront au Café Librairie La Vouivre à Saignelégier ce samedi de 14h à 16h pour une séance de dédicaces. /nmy