Des doctorants surchargés

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Des doctorants surchargés

Près de la moitié des doctorants de l’Université de Neuchâtel s’estiment surchargés de travail. Une enquête montre qu’ils doivent multiplier les heures supplémentaires pour concilier travail de recherche et autres responsabilités

Au sein de l'Université de Neuchâtel, certains doctorants remettent en cause leurs conditions de travail. (photo d'illustration). Au sein de l'Université de Neuchâtel, certains doctorants remettent en cause leurs conditions de travail. (photo d'illustration).

Jongler entre travail de recherche et autres responsabilités, ça n’est pas facile pour les doctorants. C’est ce que souligne une enquête du Bureau qualité de l’Université de Neuchâtel. Etablie sur la base d’un questionnaire adressé à plus de 600 personnes concernées, elle montre que près de la moitié des doctorants de l’institution ont une charge de travail jugée démesurée.

Pour accomplir leurs tâches de recherche, d’enseignement, d’encadrement ainsi que leurs responsabilités administratives, ils doivent effectuer des heures supplémentaires sans être payés, le soir ou le weekend. Par ailleurs, l’étude montre un déséquilibre : le temps alloué à la thèse peut varier entre 10 et 90% en fonction des cas, y compris au sein d’une même faculté.


Des impacts multiples

Une réalité montrée du doigt par l’ACINE, l’Association du corps intermédiaire de l’Université de Neuchâtel, qui a publié un communiqué à ce sujet lundi. Elle estime que cette enquête confirme un état de fait qu’elle observe depuis longtemps. Florent Blanc est membre du comité de l’association. Il explique que le statut de doctorant est assimilé à un métier-passion, où l’on s’attend à ce que l’individu sacrifie tout à son travail. Dans les faits, il constate que la situation a un impact sur la vie privée des doctorants, sur leur santé mentale, mais aussi sur la qualité de la recherche.

« Le travail prend le pas sur tout »

Pistes d’amélioration

L’étude esquisse des pistes pour améliorer la situation : la Charte du doctorat pourrait être transformée en un engagement mutuel entre le doctorant et son directeur de thèse, les entretiens annuels pourraient être systématisés et des procédures de suivi régulier pourraient être mises en place.

Florent Blanc regrette que ces idées ne comprennent aucune réforme structurelle, et se contentent de reposer sur la relation doctorant-professeur. La question de la charge de travail n’est pas contrôlée comme elle le serait dans d’autres entreprises.

« Il y a un intérêt à ce que cette profession soit protégée au moins autant que les autres »

L’enquête du Bureau qualité sur la formation doctorale et post-doctorale à l'UniNE doit encore comporter deux volets supplémentaires. /jhi


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