Le chantier du Centre de recherche et de conservation des collections archéologiques, paléontologiques et des sciences naturelles a été officiellement inauguré à Porrentruy. Un nouvel espace qui facilitera la vie des scientifiques
Avec les collections anciennes dont le canton du Jura a hérité, ce sont près d'un million d'objets qui sont stockés dans une dizaine de dépôts provisoires. La vocation du Centre de recherche et de conservation est de les rassembler mais aussi de sécuriser ces collections dans des salles climatisées dédiées à la conservation. « Ce sont surtout les métaux qui se dégradent dès leur extraction du sol. On a donc besoin d’espaces climatisés et à température ambiante stable pour les stocker. C’est un enjeu de les conserver sur le long terme et de les transmettre aux générations futures », explique Céline Robert-Charrue Linder, archéologue cantonale adjointe. Ce nouvel écrin de 7,9 millions de francs adopté par le Parlement il y a deux ans réunira également sur un même lieu les scientifiques du Jurassica Museum et ceux de l’archéologie cantonale. « Cela va forcément déboucher sur un renforcement de nos collaborations », appuie l’archéologue cantonal Robert Fellner.
Un outil qui va changer la vie des scientifiques
Cet échange des connaissances entre archéologie et paléontologie et le fait d’avoir les collections à portée de main devrait donner un coup d’accélérateur à la recherche, peut-être aussi aux découvertes. « On va pouvoir beaucoup plus exploiter ces objets que ce qui a été fait jusqu’à présent. On n’est pas à l’abri de découvrir de nouvelles choses dans nos collections, dont on ignore parfois encore la connaissance fine », reconnaît le directeur de Jurassica Museum Damien Becker qui insiste aussi sur la mission de rendre « accessible » ces collections. Si ce nouveau centre n’est pas un musée à proprement parler, il sera partiellement accessible au grand public et aux écoles pour des ateliers pédagogiques et permettra par ailleurs de libérer des espaces d’exposition dans la Villa Beucler voisine. « Pour nous, après toutes ces recherches sur le tracé de la Transjuranne, c’est plus d’un enjeu, c’est une consécration », souffle encore Céline Robert-Charrue Linder quand le ministre de la Culture, Martial Courtet, parle de « combler une lacune ».
Avec ce centre, le Jura comble une lacune selon le ministre Martial Courtet
Le bâtiment en construction sera composé de trois niveaux hors sols et d'un sous-sol. Reposant sur un socle minéral, les trois niveaux seront construits en bois jurassien. Les façades seront habillées de bardeaux et un couronnement vitré sur le pourtour viendra compléter l'ouvrage. Ce bâtiment jouxtera celui du Jurassica Museum. /ATS-aba-jpi