Pas de panique chez Addiction Jura face à la menace de pénurie de méthadone

Traitement vital pour les personnes dépendantes de l’héroïne, la méthadone pourrait être plus ...
Pas de panique chez Addiction Jura face à la menace de pénurie de méthadone

Traitement vital pour les personnes dépendantes de l’héroïne, la méthadone pourrait être plus difficile d’accès ces prochains mois. Le genre de situations auxquelles Addiction Jura a déjà fait face

Si les comprimés viennent à manquer, la méthadone peut se trouver sous forme liquide ou en gélules. (Photo : pixabay.com) Si les comprimés viennent à manquer, la méthadone peut se trouver sous forme liquide ou en gélules. (Photo : pixabay.com)

Alors que la Suisse connait déjà une pénurie de médicaments, la méthadone pourrait s’ajouter prochainement à la liste des molécules difficiles à trouver. En cause, la défaillance d’un important producteur de comprimés en Suisse, Amino AG selon la SRF. Toutes ses autorisations d’exploitation et de médicaments ont été suspendues en 2019 par Swissmedic suite à des manquements, décision entrée en force le mois dernier après décision du Tribunal fédéral. Or, la méthadone est un traitement vital pour les personnes dépendantes aux opiacés, notamment l’héroïne. Quelque « 9'000 patients en Suisse » seraient concernés selon les propos du médecin spécialiste des addictions Thilo Beck à la radio alémanique, évoquant une potentielle « catastrophe » pour les personnes qui ont recourt à ce substitut.

Nicole Mangeat : « Certains traitements pourraient être adaptés par les médecins »

Manquer de telles molécules ou tels médicaments, Addiction Jura y a déjà fait face ces derniers mois. Devant cette nouvelle menace, pas de panique pour le moment, d’autant que la situation est encore floue pour la responsable d’Addiction Jura à Delémont. « Il faudra voir quelles formes de méthadone seront concernées, mais il se peut en effet que certains traitements soient amenés à être modifiés par les médecins pour assurer la continuité des soins », confie Nicole Mangeat. Seule alternative aux comprimés de méthadone, la forme liquide ou les gélules disponibles dans certaines pharmacies. En cas de manque, les médecins seront donc contraints d’adapter les prescriptions avec un autre substitut ou il faudra importer de la méthadone depuis l’étranger comme le demande d’ailleurs la Société suisse de médecine de l’addiction.


Des solutions trouvées lors des dernières pénuries

Ce qui a déjà fait ses preuves par le passé. « J’ai souvenir il y a quelques années d’une pénurie d’Antabus qui avait été circonscrite en important des doses d’un pays voisin. On a récemment eu aussi une pénurie de diazépam ou Valium et les médecins ont parlé avec la pharmacie et les patients pour prescrire des équivalents », explique Nicole Mangeat. Comme le démontrent ces exemples, cette situation demande surtout une « bonne anticipation et coordination entre les acteurs de la santé » pour trouver des alternatives. « Pour nous, ce qui est important, c’est que cela ne débouche pas sur une situation où un patient n’aurait plus de traitement possible », ajoute la responsable d’Addiction Jura. Ces derniers mois, malgré la pénurie de certaines molécules, aucun patient n’a selon elle été privé de solution. /jpi


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