La dernière séance de l’année du Conseil de ville de Moutier a été ouverte lundi soir par un hommage à Jean-Pierre Maître. Une minute de silence a été observée en souvenir de l’élu suppléant du PSA, décédé fin octobre suite à un malaise survenu lors des débats du législatif.
L’émotion a fait place à la froideur des chiffres, ceux du budget 2024 de la cité prévôtoise, avec un contexte toujours aussi clair pour les élus : depuis le découvert au bilan du 31 décembre 2019, la ville de Moutier a légalement 8 ans, soit jusqu’à l’exercice 2027, pour retrouver les chiffres noirs. « La situation s’améliore gentiment, les efforts entrepris dès 2019 portent certains fruits qui ne demandent qu’à mûrir encore », s’est réjoui le maire Marcel Winistoerfer. Son collègue du Conseil municipal Pascal Eschmann, en charge des finances, a abondé dans ce sens, rappelant que la fortune pourrait être reconstituée dès 2026 déjà, à hauteur de 200'000 francs environ. Dans cette perspective, le budget 2024 a été approuvé à une majorité évidente. Les 1,5 million de francs de bénéfice projetés ont été à peine entamés par deux amendements, le premier pour le maintien de l’aide financière aux devoirs surveillés (environ 13’000 francs pour 2024), le second pour ne pas diminuer la subvention à la société Prévôglace, qui exploite la patinoire (25’000 francs). Rien de grave selon Pascal Eschmann, même si ces deux amendements auront des conséquences sur les résultats à plus long terme.
Pascal Eschmann : « Il y aura des effets sur la planification »
A noter que le Conseil de ville a accepté l'indexation des salaires de 1% pour 2024 (contre 2% en 2023), l’une des pierres à l’édifice du plan de redressement des finances, selon le maire. Feu vert a également été donné à la planification financière 2023-2028.
Parlement des jeunes : c’est non
Il n’y aura pas de parlement des jeunes à Moutier. La motion de Léonard Paget (Jeunes progressistes de gauche) n’a pas convaincu les élus, non pas sur le fond mais sur la forme. Pour Pierre Sauvain, conseiller municipal, la proposition demande une analyse plus poussée. Ce dernier s’est dit prêt à trouver d’autres moyens pour intéresser et impliquer les nouvelles générations, notamment avec le concours du Service de la jeunesse et des actions communautaires (SeJAC). Le Rauraque, parti des jeunes par excellence, n’a d’ailleurs pas adhéré à la motion lui non plus. « On risque de fonctionner en vase clos, avec des personnes qui s’intéressent déjà à la politique », a estimé Jonas Girardin. Tout en soutenant l’intention, le PSA, par Sandra Monnerat Choffat, a également encouragé le motionnaire à trouver d’autres voies.
Le marché reviendra
Le Conseil de ville a soutenu lundi soir la pérennisation du marché hebdomadaire à Moutier. La motion du PCSI a été acceptée, mais sous la forme moins contraignante du postulat. Le rendez-vous du vendredi retrouvera ses quartiers en vieille ville dès le printemps prochain. Le rôle de la Municipalité et celui de tierces personnes devra être affiné à l’avenir.
Enfin, le législatif a soutenu – mais sous la forme du postulat – une motion de Moutier à Venir. Celle-ci demande une aide à la population pour les démarches administratives en vue du transfert de la ville dans le canton du Jura. Le postulat PSA pour une meilleure accessibilité des aînés et des personnes à mobilité réduite dans l’espace public a lui aussi passé la rampe.
Jeune président
Comme de coutume lors de la dernière séance de l’année, le législatif a procédé à l’élection du Bureau. La jeunesse occupera le devant de la scène en la personne de Bastien Eschmann (Le Centre), élu à la présidence pour 2024. Benoit Marchand (Moutier à Venir, premier vice-président), Pauline Weiss (PSA, deuxième vice-présidente), Corentin Faivre (Rauraque, scrutateur) et Enzo Dell’Anna (RPJ, scrutateur) siégeront également à la tribune. /oza