Plus de 120 mètres de murs de pierres sèches ont été restaurés aux Enfers. L’ouvrage a été inauguré ce lundi par le Parc naturel régional du Doubs (PNRD). Ce dernier a coordonné le projet initié en 2018 par la société d’embellissement du village taignon. Le chantier s’est étalé d’août 2022 à septembre 2023. Il a concerné deux portions, de 80 et 43 mètres, le long de la route qui mène à Montfaucon. Quatre sociétés spécialisées et membres de l’Association jurassienne de la pierre sèche se sont partagé le chantier. Il a fallu se coordonner entre la bonne dizaine d’artisans mobilisés. « Chaque muretier a sa patte il faut donc réussir à concocter un ouvrage qui soit homogène », a expliqué Laurent Cattin. L’artisan des Bois a précisé que les pierres utilisées viennent d’une carrière à St-Brais. « Elle se nomme la dalle nacrée. C’est une pierre de qualité qui résiste au gel et qui donne au mur un aspect jaune et nacré ».
Un budget de 180'000 francs a été nécessaire pour la rénovation de ces murs de pierres sèches. L’Office de la culture du Canton du Jura, la Confédération, le Fonds suisse pour le paysage, le Syndicat d’initiatives des Franches-Montagnes ou encore des associations comme le WWF et la station ornithologique suisse ont participé aux frais.
Des mesures pour compenser la coupe d’arbres
Afin de mener les travaux de restauration, entre quatre et cinq frênes ont dû être abattus, selon Olivier Cattin, muretier au Noirmont. Pour compenser cette intervention, le PNRD a mis en œuvre plusieurs mesures en faveur de la biodiversité. Elles regroupent la plantation d’arbres fruitiers et la création d’une haie vive chez des particuliers ainsi que l’ensemencement d’une prairie fleurie et la création d’une mare au lieu-dit Le Patalours. Toutes ces mesures ont été réalisées avant même le début des travaux de restauration, a souligné Viviane Froidevaux. La cheffe de projet Nature et Agriculture au Parc du Doubs a ajouté que les murs de pierres sèches « sont un patrimoine culturel qui ont aussi un intérêt pour la biodiversité en étant un lieu de vie et de transit pour énormément de petites espèces ». /nmy