Le Conseil de ville de Moutier a approuvé lundi soir un budget très légèrement bénéficiaire. Une projection saluée par les élus, lesquels ont toutefois multiplié les appels à la prudence.
Les finances prévôtoises vont mieux. Première conséquence : la discussion sur le budget 2025 de la ville de Moutier n’aura duré que quatorze minutes lundi soir, chrono en main. Le bénéfice, aussi léger soit-il – on parle de 24'000 francs –, apporte sa dose de satisfaction aux élus eu égard aux difficultés rencontrées depuis 31 décembre 2019, date du premier découvert au bilan. Des mesures ont été prises depuis, elles ont porté leurs fruits jusqu’à la reconstitution d’une modeste fortune l’an dernier. L’étau se desserre. Le Conseil de ville en a d’ailleurs profité pour valider l’indexation des salaires de 1% pour le personnel et les autorités. Mais la prudence reste de mise. « La conjoncture économique actuelle et à venir nous indique à quel point nous devons rester sur nos gardes », a rappelé Sébastien Queloz (Le Centre). L’équilibre est fragile, a abondé Julien Berthold (PCSI), lequel s’est dit chiffonné par l’ampleur du découvert financier s'agissant du Centre de l’enfance. « La contribution des parents est déjà supérieure à celle payée dans les crèches privées. C’est donc double peine pour les citoyens. Il faut que cette situation cesse et que notre crèche municipale redevienne attractive. »
Malgré ces quelques commentaires, le budget 2025 a passé la rampe sans grand tremblement, par 30 voix contre 9. L’opposition est venue des rangs de Moutier à Venir, une opinion partagée à la tribune par Francis Carnal. « Je vois un excès d’optimisme pour rendre ce budget plus sexy aux yeux de la République et Canton du Jura », a-t-il commenté. Un avis balayé par le conseiller municipal en charge des finances, Pascal Eschmann, qui a toutefois concédé quelques inconnues s’agissant des incidences du transfert sur les finances communales.Pascal Eschmann : « Je ne veux pas tomber dans le populisme »
Réseau électrique : plaidoyer contre une vente
Si la situation financière est un peu moins inquiétante à Moutier, les opportunités d’économies intéressent toujours les autorités. Parmi elles, l’éventualité d’une vente du réseau électrique de la ville, soufflée par le Centre et objet d’une motion, a fait l’objet d’un rapport détaillé, présenté ce lundi par une société de consulting. Les experts ont étudié plusieurs scénarios, de la vente pure et simple du service au statu quo en passant par la location du réseau avec maintien d’un actionnariat. La vente – à BKW par exemple, qui avait déjà manifesté un intérêt en 2007 – présenterait un attrait financier immédiat estimé entre 15 et 27 millions. Le rapport conclut toutefois que le statu quo est la solution la plus favorable et la plus équilibrée, ce qui a parfaitement convenu au très économe conseiller municipal Marc Tobler qui s’est adressé aux membres du législatif : « Ne commandez pas trop souvent ce genre de rapports, ça coûte ! »
Benoit Marchand, président de la transition
C’est à l’unanimité que le Conseil de ville a nommé Benoit Marchand (Moutier à Venir) président du législatif pour l’année 2025. « Une année qui sera forcément particulière avec le prochain transfert dans le canton du Jura. Il y aura peut-être davantage de séances, et des séances plus longues. Il semble certain que nous finirons en Berne-out », a plaisanté l’élu. Le Bureau 2025 sera complété par Pauline Weiss (PSA, première vice-présidente), Enzo Dell’Anna (RPJ, deuxième vice-président), Corentin Faivre (Rauraque, scrutateur) et Caroline Branca (Le Centre, scrutatrice). /oza
Benoit Marchand : « Nous ne sommes pas là pour nous disputer lors de séances »
Le Conseil de ville de Moutier en bref
Pour leur dernière séance de l’année, les élus ont également…
Approuvé sous la forme du postulat et par 24 voix contre 10 une motion des Jeunes progressistes de gauche pour l’introduction d’un congé menstruel.
Accepté largement un postulat du PCSI demandant une réflexion pour redynamiser les foires prévôtoises.
Rendu hommage à Chantal Mérillat (RPJ), qui vivait sa dernière séance en tant qu’élue après 40 ans d’engagement. « L’exercice de la chose publique est difficile, parfois ingrat, mais terriblement enrichissant », a lancé la désormais retraitée du monde politique à l’attention des jeunes femmes, les invitant à s’engager.