L’initiative pour la responsabilité environnementale, lancée par les Jeunes Vert-e-s, veut que l’économie respecte les limites planétaires. Elle est vivement combattue par les partis de droite et du centre. Le dossier de notre correspondante à Berne, Marie Vuilleumier.
L’initiative des Jeunes Vert-e-s « pour une responsabilité environnementale », en votation populaire le 9 février, divise le monde politique. Elle souhaite poser des limites à l’économie nationale pour que l’utilisation des ressources et l’émission de polluants n’affectent pas les bases naturelles de la vie. Aucune mesure n’est précisée, proposant ainsi un cadre large qui permettra aux parlementaires de définir l’application la plus adéquate, le texte précisant simplement que les mesures doivent être « socialement acceptables » et mises en œuvre dans un délai de 10 ans.
Pour la co-présidente des Jeunes Vert-e-s Margot Chauderna, il s’agit « d’un paquet de mesures qu’on connait mais qu’il faut maintenant vraiment mettre en place, et rapidement ». Elle cite en exemple notamment plus d’investissements dans la transition énergétique et moins d’investissements nocifs pour le climat, ainsi que la mobilité durable et un programme de rénovation pour les bâtiments.
Le dossier de Marie Vuilleumier :
Le Conseil fédéral et la majorité du parlement invitent à rejeter l’initiative jugée « trop extrême » mais surtout inatteignable dans un délai aussi court. La droite et le centre s’allient pour combattre l’initiative, craignant une hausse massive des prix. Pour le conseiller national du Centre Sidney Kamerzin, « on ne pourra plus produire comme on le fait aujourd’hui », ni importer, afin de réduire les émissions, ce qui mènerait à une baisse de l’offre et donc une hausse des prix. Simone de Montmollin, conseillère nationale du Parti libéral-radical (PLR) regrette quant à elle que l’initiative ne s’attaque qu’à l’économie alors que « la Constitution est fondée sur la liberté économique ».
Pourtant, c’est le système économique actuel qui menace le climat, répondent les Jeunes Vert-e-s. Pour leur co-présidente Margot Chauderna, les profits des multinationales passent avant le bien-être de la population, et « il est tout à fait normal que ce soit les personnes qui ont le plus d’argent et qui polluent le plus qui paient pour que tout le monde puisse avoir un avenir ».
D’après les sondages, on se dirige vers un refus, bien que la plupart des jeunes et des femmes aient l’intention de voter oui. /mvu-jja