Le CS-POP jurassien soutiendra le Parti Ouvrier Populaire vaudois dans sa démarche. Ce dernier a annoncé ce week-end son intention de faire recours en cas de « oui » le 19 mai au projet RFFA qui lie la réforme fiscale des entreprises à celle de l’AVS. Techniquement, il s’agit selon les popistes d’une violation du principe de « l’unité de la matière ». Pour faire simple, cela suppose qu’il y ait un lien évident entre les deux objets, en l’occurrence la fiscalité des entreprises et l’AVS. Lien totalement absent selon le POP. « À ce moment-là, en politique, tout est lié et c’est l’effet papillon. Non, soyons sérieux. Il s’agit d’un paquet fiscal qui n’a quasiment pas bougé depuis la dernière réforme refusée par le peuple, mais on fait passer la pilule en liant les deux objets. L’AVS a des problématiques propres qu’il faut régler en tant que telles », appuie le popiste jurassien Pierluigi Fedele.
Pierluigi Fedele : « Le lien entre les deux, je ne le vois pas »
Sa formation n’imitera pas pour autant le POP vaudois en faisant, elle aussi, recours. « La multiplication des recours ne sert à rien. Mais on va soutenir la démarche d’une manière ou d’une autre », affirme l’ancien député. Il s'était d'ailleurs exprimé dans notre émission Place Publique le 10 avril dernier. Face à lui, le ministre jurassien des finances, Charles Juillard (PDC), avait apporté sa justification du lien entre la fiscalité des entreprises et l'AVS. « Ce qui alimente le fonds AVS, ce sont les cotisations. Qu'est-ce qui génère des cotisations ? Ce sont les salaires. Qui crée des salaires ? Ce sont les entreprises qui payent des impôts et qui emploient des personnes qui payent, elles aussi, des impôts. Donc il y a un lien très direct », avait estimé Charles Juillard. De son côté, si Pierluigi Fedele regrette l’avalanche des recours observée ces derniers mois en politique, il rappelle qu’il s’agit dans le cas présent d’une question qui relève de l’Etat de droit. /jpi