L’association AJIR a déposé ce mercredi matin une pétition à la Chancellerie d’État pour que ce jeune migrant érythréen obtienne un permis B et retrouve un emploi
Son histoire a touché des milliers de Jurassiens. « La première semaine, on a récolté plus de 4'000 signatures », avance même Justine Bouele du comité AJIR (Association Jura Interactions Rencontres). Ce mercredi matin, c’est une pétition munie de plus de 5'500 paraphes qui a été remise à la Chancellerie d’Etat à Delémont pour défendre la cause de Robel dont RFJ vous racontait l’histoire le mois dernier. Ce jeune migrant érythréen de 21 ans qui vit dans le Jura était intégré et avait même trouvé un emploi à l’hôpital du Jura avant qu’un revirement de politique de la confédération vis-à-vis de l’Érythrée, en juin dernier, ne le renvoie à l’aide d’urgence en le laissant sans permis ni possibilité de travailler ou même de poursuivre l’apprentissage du français.
Une pétition qui entretient l'espoir
« Il a espoir »
« Pour les gens que l’on sollicitait avec la pétition, c’était l’incompréhension. Avant, Robel ne dépendait de personne alors que maintenant oui. Ces signatures peuvent faire basculer les choses. On espère que le canton demande au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’accorder un permis B à Robel pour qu’il puisse continuer sa vie ici et retrouver un emploi », explique Justine Bouele. Cet élan de soutien touche beaucoup Noël Schnetz dont la famille continue d’accueillir régulièrement le jeune Érythréen à Porrentruy. « Quand je le regarde, il a retrouvé le sourire, il est plus dynamique. En fait, il a espoir », lâche le père de famille. « J’aimerais dire merci à tout le monde d’avoir signé pour moi. Merci beaucoup, merci beaucoup », répète Robel en français. Contactée quelques heures plus tard, la ministre de l'intérieur et de l'action sociale, Nathalie Barthoulot, a réaffirmé que ses services tenteront d'appuyer ce dossier auprès du SEM. Le cas de Robel pourra d'ailleurs faire l'objet d'un réexamen en août prochain, cinq ans après sa première demande d'asile.
Nathalie Barthoulot : « Je suis confiante pour la suite »
Une formation grâce aux services du canton
Grâce à l’action des services du canton à la suite, notamment, d’une question orale devant le Parlement jurassien fin novembre, sa situation s’est déjà légèrement améliorée. « Suite à ces actions menées, Robel bénéficie actuellement d’un stage en cuisine à Bassecourt. Son maître d’apprentissage en est très content, il a toutes les qualités d’un futur employé », rapporte Noël Schnetz. Car il est bien là, le souhait de Robel et de ses proches. Obtenir un permis pour retrouver un emploi. Finalement, tout ce qui lui a été enlevé l’été dernier. /jpi