Swiss Granum annonce cette semaine que les 100 kilos de blé panifiable seront payés désormais 57 francs à prix indicatif, après la récolte, soit cinq francs de plus que l’année passée. Selon AgriJura, ce n’est pas assez, alors que le syndicat agricole Uniterre demandait 69 francs le quintal
Le blé a bien donné cette année, mais son prix reste trop bas, selon les producteurs.
Le prix du blé augmente cette année, mais pas encore assez. Swiss Granum annonce cette semaine que les 100 kilos de blé panifiable seront désormais payés 57 francs à prix indicatif aux agriculteurs, après la récolte. C’est environ cinq francs de plus que l’année passée. Toutefois, le syndicat agricole Uniterre plaidait pour un prix de 69 francs le quintal. On en est encore loin, dans un contexte où les coûts de production augmentent et où la concurrence de l’importation est forte. Le directeur d’AgriJura le dit : « Ce n’est clairement pas suffisant ». François Monin précise que cette augmentation est donc « d’environ 10% par rapport à 2021, alors que les coûts de production ont déjà augmenté de plus de 15%. De plus, les coûts directement liés à la production de céréales (les énergies pour faire fonctionner les machines et les intrants agricoles) ont augmenté de 60% », constate le chef de la Chambre d’agriculture qui « demandait une augmentation du double de ce qui a été accordé ».
« Ce n’est clairement pas suffisant »
« Certains producteurs vont diminuer ou arrêter »
Ces prix, estimés donc trop bas, ont un impact direct sur les producteurs. « Certains vont peut-être diminuer ou arrêter de cultiver des céréales panifiables », estime François Monin. Ce dernier prévoit aussi que la production agricole indigène risque d’être plus faible à long terme.
Le prix du pain augmente et ce n’est pas la faute des producteurs
Conséquence de ces augmentations de coûts, le prix du pain va augmenter, les boulangers l’ont annoncé. Toutefois, pour François Monin, ce n’est pas à cause des céréales : « Si les céréales augmentent de cinq francs par cent kilos, le prix du kilo de pain ne devrait prendre que cinq centimes de plus, ce qui correspond à moins de deux francs supplémentaires par personne par année pour sa consommation de pain. C’est donc bien la faute aux énergies pour la fabrication qui prennent l’ascenseur ».
Le consommateur peut agir, souligne encore le directeur d’AgriJura : « Il faut favoriser le pain suisse grâce notamment au label « Pain suisse » et éviter les pains précuits et étrangers ». /lbe
