« Un indicateur de l’ampleur » des abus sexuels dans l’Église

Une étude de l’Université de Zurich a identifié 1002 cas d’abus sexuels dans l’Église catholique ...
« Un indicateur de l’ampleur » des abus sexuels dans l’Église

Une étude de l’Université de Zurich a identifié 1002 cas d’abus sexuels dans l’Église catholique suisse depuis le milieu du XXe siècle. Le Jura Pastoral se dit prêt à lutter contre le phénomène aux côtés des victimes

Marie-Andrée Beuret, déléguée épiscopale du Jura Pastoral. réagit à l'étude de l'Université de Zurich. (Photo : Rémy Charmillot, SCJP). Marie-Andrée Beuret, déléguée épiscopale du Jura Pastoral. réagit à l'étude de l'Université de Zurich. (Photo : Rémy Charmillot, SCJP).

Un bout du voile s’est levé sur les cas d’abus sexuels au sein de l’Église catholique suisse. Une étude préliminaire de l’Université de Zurich, mandatée par trois organes catholiques dont la Conférence des évêques suisses, révèle ce mardi avoir identifié 1’002 situations d’abus sexuels depuis le milieu du XXe siècle. Les chercheurs ont épluché des dizaines de milliers de pages d'archives et mené de nombreux entretiens pour mettre au jour quelque 921 victimes, en grande majorité des mineurs de sexe masculin. Des chiffres qui ne dépeignent que la pointe de l'iceberg puisque de nombreuses archives n'ont pas encore été étudiées et beaucoup d’abus n’ont pas été signalés. « Je pense d’abord à toutes ces personnes victimes d’un quelconque abus. C’est un indicateur de l’ampleur du phénomène, malheureusement. L’étude montre la nécessité d’approfondir les choses pour qu’il n’y ait plus aucune victime », réagit Marie-Andrée Beuret, déléguée épiscopale pour le Jura Pastoral.

Marie-Andrée Beuret : « Le sentiment de révolte et de ras-le-bol, on ne peut que l’entendre »

Cette étude pilote, qui sera élargie, ne donne pas encore de chiffres précis sur le nombre de victimes dans le diocèse de Bâle, et donc dans le Jura. Elle précise d’ailleurs que deux diocèses ont détruit leurs archives, ce qui rend les recherches quasi impossibles. « Le diocèse de Bâle n’en fait pas partie à ma connaissance, l’étude souligne même que les archives du diocèse de Bâle remontent plus loin que dans d’autres diocèses, et surtout que les personnes en charge de ces archives ont fait preuve d’ouverture, ont accueilli les chercheurs et ont donné accès à tout ce qu’ils avaient à disposition », explique Marie-Andrée Beuret. La déléguée épiscopale se dit consciente que ces révélations risquent d’écorner encore un peu plus l’image de l’église catholique auprès des fidèles. « Le sentiment de révolte et de ras-le-bol, on ne peut que l’entendre. On doit avancer tous ensemble dans le bon sens cette fois, avec toutes les personnes de bonne volonté pour qui l’évangile prime pas seulement dans des beaux textes, mais dans des faits concrets ». /jpi


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