« Les membres du groupe Bélier des Franches-Montagnes auraient pu être reconnus et on était à l’extérieur »
Daniel Hubleur a donc aussi fait partie de la section prévôtoise du groupe Bélier dans les années 70. Il a ainsi vécu les émeutes qui ont secoué Moutier en 1975, notamment celle du 7 septembre lors de laquelle les grenadiers bernois ont violemment chargé des militants jurassiens. Cocktails Molotov contre gaz lacrymogènes, tabassages en règle, cars blindés de gendarmerie et arrestations par dizaines : Moutier prend des airs de Belfast. L’Hôtel de la Gare – où se sont retranchés les derniers manifestants - est finalement pris d’assaut en soirée par les grenadiers bernois.
« C’était l’horreur, vraiment l’horreur, les grenadiers voulaient vraiment casser du Jurassien »
Daniel Hubleur tient aussi à rappeler que le groupe Bélier a toujours voulu se situer au-dessus des partis et tenait à ne pas être assimilé à un camp politique. Il indique ainsi que des milieux locaux d’extrême-gauche ont tenté d’infiltrer le mouvement des jeunes autonomistes mais sans succès. Daniel Hubleur reconnaît, toutefois, que le groupe Bélier entretenait des liens avec des mouvements de la gauche radicale, notamment à Berne, ce qui lui permettait de faciliter ses actions dans la capitale fédérale. Il réfute, néanmoins, avec fermeté toute accointance avec des groupes terroristes d’extrême-gauche dont la Fraction Armée Rouge, comme certains détracteurs du combat jurassien ont pu l’insinuer au moment de la mort de l’aspirant Flükiger en 1977.