Ils appellent au rejet du Concordat censé régler le transfert de Moutier dans le canton du Jura. Des membres du mo Moutier à venir ont lancé ce jeudi leur campagne en vue du vote des peuples jurassiens et bernois le 22 septembre prochain. Les principaux acteurs institutionnels, gouvernements et législatifs respectifs, se sont déjà prononcés favorablement sur ce concordat. Mais « Moutier à venir », qui ne souhaite pas rejoindre le Jura sans l’affirmer clairement, se pose en défenseur du peuple jurassien après avoir entendu quelques grincements de dents dans le Jura ces dernières semaines. « On veut provoquer un débat dans la population jurassienne, pour valider aussi par le peuple les engagements de l’Etat jurassien envers Moutier. Pas que l’on ait un transfert et qu’après coup le déplacement d’unités administratives et d’écoles à Moutier ne se fasse pas en raison de résistances de la population ou du Parlement », défend Benoît Marchand, conseiller de ville prévôtois siégeant à la commission parlementaire spéciale mixte sur le transfert de Moutier.
« Ce n’est pas hypocrite, on se soucie du futur de la ville de Moutier et du canton du Jura. »
Si le Concordat en lui-même ne souffre d’aucune critique de Moutier à venir, l’argument principal du rejet tient dans le coût de ce transfert pour le Jura. « On ne s’est peut-être pas rendu compte de ce que cela représentait avant de lancer la machine. Beaucoup de gens du nord ne se rendent pas compte de ce que ça représente et les conséquences qu’il y aura peut-être pour eux. Dépenser des millions pareils pour prendre une ville de 7'000 habitants, je ne comprends pas », semble s’interroger Francis Pellaton, conseiller de ville également membre de la commission parlementaire spéciale mixte.
« Cela éviterait des frais conséquents aux Jurassiens »
« Ce n’est pas hypocrite, nous nous soucions du futur de la ville de Moutier, du canton du Jura et de toute la région », assure Benoît Marchand. Mais est-ce pour le peuple jurassien ou pour elle-même que la formation Moutier à venir espère un rejet du concordat ? « Vous me poser une colle », lâche le conseiller de ville avant de poursuivre : « Cela éviterait des frais conséquents aux Jurassiens. Quant à l’avenir de Moutier, si le Concordat est refusé, il y a un gros point d’interrogation ». Moutier à venir dit cependant ne pas plaider pour une « renégociation » du concordat, « il n’y a pas de plan B des gouvernements » disent ses membres qui avancent qu’un rejet du Concordat pourrait même empêcher Moutier de devenir jurassienne. /jpi