La droite jurassienne approuve le Concordat du bout des lèvres

Quelques jours après le PLRJ, l’UDC Jura s’est prononcée de justesse, mercredi soir, en faveur ...
La droite jurassienne approuve le Concordat du bout des lèvres

Quelques jours après le PLRJ, l’UDC Jura s’est prononcée de justesse, mercredi soir, en faveur du document qui règle le transfert de Moutier.

Les débats ont été intenses mercredi soir dans les rangs de l'UDC Jura, qui a approuvé le Concordat pour une toute petite voix. Les débats ont été intenses mercredi soir dans les rangs de l'UDC Jura, qui a approuvé le Concordat pour une toute petite voix.

Les partis jurassiens de droite appellent à voter « oui » au Concordat qui règle le transfert de Moutier dans le canton du Jura. Ils ont approuvé d’un petit souffle le document soumis aux populations jurassienne et bernoise le 22 septembre prochain. Il y a quelques jours, le PLRJ l’a accepté après avoir refusé de justesse une proposition de laisser la liberté de vote sur cet objet. Mercredi soir, les projecteurs étaient braqués sur l’UDC Jura, que l’on savait divisée. Réunis en assemblée à Bassecourt, les agrariens ont finalement dit « oui » au Concordat par 9 voix contre 8 et 10 abstentions.

Comme attendu, les débats ont été animés. Seul député au Parlement à avoir voté « non », Yves Gigon a remis la compresse devant les membres de l’UDC : « Dans le Jura, on n’a plus rien. Demander aux parlementaires de suspendre le frein à l’endettement pour quelques années, c’est prouver que nous n’avons pas les moyens d’accueillir Moutier. Un transfert serait une catastrophe financière. Voter “oui ” au Concordat, c’est accepter la dégradation », a-t-il clamé. Un autre membre a déclaré que « Moutier ne m’attire pas. L’Ajoie serait déclassée par cette ville ». Ancien conseiller national, Dominique Baettig ne s’est pas prononcé sur le fond, mais a déploré « la pression inouïe exercée sur chacun d’entre nous. On a quand même le droit d’exprimer nos doutes ».


« Osera-t-on renier nos frères et nos sœurs ? »

C’est tout de même le « oui » qui l’a au final emporté d’une courte tête chez les agrariens. « Le manque à gagner lié au transfert, ce n’est pas la faute de Moutier ni celle des Jurassiens, mais celle de la péréquation financière. Ici, nous avons à faire à un acte de démocratie. Moutier élit une majorité autonomiste depuis des décennies et s’est prononcée en faveur du Jura. L’UDC est un parti démocrate et il faut respecter cela. En votant oui, on sera en paix et un peuple uni. Nous serons plus forts », s’est exprimé le conseiller national Thomas Stettler. Le vice-président franc-montagnard Thierry Froidevaux a renchéri : « J’aime l’UDC pour son côté réfractaire, mais aussi pour son respect des décisions populaires. Osera-t-on renier nos frères et nos sœurs ? » Quant au secrétaire général Damien Lachat, il a estimé que « le canton du Jura n’a jamais été riche. Les problèmes financiers ont toujours existé. Si on ne clôt pas le chapitre Moutier en approuvant le Concordat, on ne se réorganisera jamais ».

Un aspect du document a quand même fait l’unanimité à l’UDC Jura : l’abrogation de l’article 139, qui signifie la fin de la Question jurassienne.

Thomas Stettler : « Je suis satisfait que nous ayons pu nous exprimer. »

/rch


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