Le PS, PCSI et Le Centre vont déposer une motion interpartis devant le Conseil de ville de Delémont pour une baisse ferme de 14 EPT par mesure d’économies après avoir accepté une hausse de la quotité d’impôt dans le budget 2025 qui sera soumis au référendum populaire le 9 février.
Alors que la population delémontaine se prononcera sur le budget 2025 le 9 février, un comité interpartis demande des économies supplémentaires. Le budget prévoit notamment une hausse de la quotité d'impôt de 1.9 à 2.0, fruit d'un compromis défendu ce mercredi matin par les partis de centre-gauche. Le Conseil communal s'était par ailleurs fixé comme objectif, à moyen terme, de réduire les postes au sein de l’administration de 12 équivalents plein temps (EPT). Avec une population qui n’augmente pas aussi rapidement qu’espéré il y a quelques années, « c’est insuffisant, cela ne résout pas le déficit structurel et de fonctionnement de l’administration communale », estiment le PS, le PCSI et Le Centre qui proposent 14 EPT en moins dans une motion interpartis qui sera déposée lundi. Le texte de la motion n’hésite pas à parler « d’objectifs de développement trop ambitieux » ou encore de « gestion hasardeuse des affaires communales ces dernières années ».
Olivier Schaller : « Cela faisait partie de nos attentes que la situation soit réévaluée. »
« Ça faisait partie de nos attentes. Notre parti, le PDC à l’époque, avait porté en 2018 le référendum pour lutter contre l’augmentation de postes dans l’administration communale. On s’attendait à ce que la situation soit réévaluée pour correspondre aux besoins et aux tâches de l’administration », réagit le conseiller de ville suppléant du Centre Olivier Schaller. La motion s’inscrit aussi dans ce « compromis » entre partis après avoir accepté une hausse des impôts dans le budget.
« Pas qu’un message au peuple, aussi au conseil communal »
Une manière aussi de faire passer la pilule à la population avant le référendum du 9 février ? « Ce n’est pas qu’un message au peuple, mais aussi et surtout au Conseil communal. Augmenter la quotité ne doit pas s’imposer comme une solution de facilité, il y a aussi des efforts qui sont demandés », glisse la socialiste Noémie Chiffelle-Lachat. « Et on va suivre ces efforts », renchérit Olivier Schaller, précisant que la motion ne vise pas à « désorganiser mais réorganiser l’administration communale ». « Cibler des postes précis comme l’a fait le PLR (NDLR qui avait rejeté le budget 2025 avec l’UDC), ça met des cibles dans le dos des personnes. Nous, on ne cherche pas à désigner des coupables, on veut que le Conseil communal réfléchisse à une organisation qui soit adéquate, qu’il définisse lui-même les postes qui peuvent être réduits », précise Olivier Schaller, espérant que la droite, davantage favorable à des économies qu’à une hausse des impôts, vote aussi en faveur de la motion.
Olivier Schaller : « On va mettre la pression sur l'exécutif pour qu'il fasse ces efforts. »
Les partis estiment qu’il faudra aussi plancher sur la recherche de recettes supplémentaires, notamment attirer de nouveaux habitants pour remplir les nombreux logements vacants (et parfois neufs) de la ville. « Il reste beaucoup à faire, aussi pour attirer de l’industrie qui, on le sait, attire aussi de la population. On avait pas mal d’espoirs sur la Zone d’activités régionale (ZARD) qui devrait maintenant se développer. Il faudra faire une analyse et une campagne ciblée sur ces personnes », esquisse Suzanne Maître-Schindelholz, conseillère de ville PCSI.
Suzanne Maître-Schindelholz : « Il faudra se pencher sur l'attractivité de la ville. »
Les trois partis de centre-gauche défendent déjà le « oui » au budget 2025 le 9 février, « la seule solution pour avancer » aux yeux du conseiller de ville socialiste Pierre Brulhart. RFJ y consacrera d’ailleurs un débat en direct ce jeudi entre 7h30 et 8h00 avec le socialiste Maël Bourquard face au libéral-radical Christophe Günter. /jpi