Le programme de mesures d’économies OPTI-MA soulève des vagues au Parti socialiste jurassien. Le PSJ s’est réuni en congrès jeudi soir à Saint-Ursanne. De vifs échanges ont eu lieu sur l’assainissement des finances cantonales. Pour rappel, les socialistes sont à l’origine de la Table ronde qui a débouché sur un accord interpartis pour présenter 141 mesures visant à obtenir une économie de 35,4 millions de francs à l’Etat jurassien d’ici 2018.
La Table ronde mieux que le Parlement pour le PSJ
Membres de la Table ronde d’OPTI-MA, Loïc Dobler (président du PSJ) et Gilles Froidevaux (président du groupe parlementaire socialiste) ont expliqué leur démarche devant les élus et les militants réunis à Saint-Ursanne. « Comme d’autres partis de gauche, nous aurions pu ne pas participer au débat et nous voir imposer des mesures d’économies encore plus lourdes. En tant qu’élus, nous avions une responsabilité à assumer. Bien sûr, nous ne sommes pas heureux des mesures prises, mais nous sommes satisfaits de voir ce qu’on a pu éviter », a déclaré Loïc Dobler. « Nous nous en sommes mieux sortis au sein d’une Table ronde visant le compromis que si nous avions dû nous exprimer dans un débat classique au Parlement, qui est majoritairement à droite », a pour sa part relevé Gilles Froidevaux.
« Un projet de centre-droit »
Dans la salle, si le ton est resté dans l’ensemble respectueux et que le travail des membres de la Table ronde a été reconnu, les débats ont toutefois été nourris. « A l’origine de la Table ronde, le PS doit maintenant défendre un projet de centre-droit ! Je ne doute pas des concessions obtenues, mais on s’en f… », s’est exclamé Daniel Brosy. Et d’ajouter : « C’est le PDC qui dit qu’il ne faut pas toucher aux plus faibles ! ». Réponse de Gilles Froidevaux : « Ce n’est ni un accord de gauche, ni un accord de droite. Par son action, le PS a su éviter des mesures beaucoup plus drastiques, notamment dans la culture ».
On a également entendu dans la salle des reproches quant à un manque de débat et de transparence. Pour certains militants, les membres du PSJ ont été mis devant le fait accompli. « Faux, a répliqué Gilles Froidevaux. Le parti a été engagé dans la démarche avec l’accord du comité directeur. Il y aura désormais un débat global au Parlement, et un vote sur chaque mesure de la compétence du législatif. Nous débattrons aussi sur les mesures gouvernementales ».
« Je demande de la loyauté »
L’ancien député Ami Lièvre s’est aussi exprimé : « Je reconnais le travail effectué, mais de là accepter toutes les mesures en bloc, je n’y crois pas ». Gilles Froidevaux a alors mis en garde : « Si le groupe parlementaire refuse certaines mesures, il faudra assumer ! La droite pourra aussi le faire et en imposer d’autres. Je demande de la loyauté ».
Présent au congrès du PSJ à Saint-Ursanne, le conseiller national Pierre-Alain Fridez a également apporté son point de vue : « Le constat de la situation financière préoccupante du canton nous a amené à l’ouverture. Mais le PSJ a pris le leadership en proposant cette Table ronde. Il doit maintenant faire face au peuple. Le prix politique à payer peut être important. Je ne doute pas des négociations qui ont été faites, mais certaines réactions sont fortes dans la population. Les gens ne voient pas le jeu que mène le PSJ. Il s’agit désormais de bien communiquer ».
A noter enfin que les dirigeants du parti ont dévoilé la composition des membres socialistes de la nouvelle commission spéciale chargée d’examiner les mesures d’économies d’OPTI-MA. Loïc Dobler, Gilles Froidevaux et Jean Bourquard y siégeront. Jämes Frein a été désigné remplaçant. /rch