Éviter une nouvelle pullulation de campagnols

Des mesures ont été prises par la Fondation Rurale Interjurassienne (FRI) et l'Office Fédéral ...
Éviter une nouvelle pullulation de campagnols

Des mesures ont été prises par la Fondation Rurale Interjurassienne (FRI) et l'Office Fédéral de l'Agriculture (OFAG) afin de lutter contre un nouveau pic de campagnols sur sol jurassien

Yann-David Varennes, travaillant pour la FRI Yann-David Varennes, responsable des groupes de lutte contre les campagnols, devant un champs au Noirmont touché par les rongeurs

Ils ne finissent plus de donner des soucis aux agriculteurs. Après une pullulation extrême de campagnols terrestres entre 2011 et 2013, leur retour en nombre est à nouveau craint. « Un nouveau pic n’est pas encore constaté, mais un regain de la population vers une pullulation n’est pas à exclure », précise Yann-David Varennes, animateur des groupes de lutte contre les rongeurs, travaillant pour la Fondation Rurale Interjurassienne.

 

Question de cycle

Les pullulations sont constatées, graphique à l’appui, tous les six ans. « Il est difficile d’expliquer ces pics dans les populations. Les campagnols suivent leur rythme naturel. Et après un pullulement, ils manquent souvent de nourriture étant donné qu’ils ont déjà tout saccagé. La consanguinité pourrait encore être un autre facteur explicatif », précise Yann-David Varennes.

 

Certaines régions épargnées

Toutes les régions jurassiennes ne sont toutefois pas concernées au même degré. Ce sont les agriculteurs qui travaillent sur des prairies ou des pâturages qui sont les plus touchés. La raison est simple. Les agriculteurs pratiquant les cultures avec labours empêchent les campagnols de construire leur réseau de galeries et donc de s’installer sur ces terrains.

 

Une situation précaire

Là où les campagnols se royaument, la FRI ne prend pas le problème à la légère. « Le montant des dommages dus aux campagnols est estimé à plusieurs dizaines de milliers de francs par exploitation ». L’institution basée à Courtemelon ainsi qu’à Loveresse précise que les agriculteurs doivent ensuite acheter du fourrage, remettre en état les prairies et qu’ils perdent du lait. La situation serait même très précaire. « Une seconde pullulation aussi importante et aussi longue dans le temps pourrait conduire plusieurs exploitations agricoles de la région à la faillite », s’alarme encore la fondation rurale interjurassienne.

 

Paysans inquiets

Au Noirmont, Philippe Bircher se dit lui aussi inquiet de la situation. Il a remarqué un regain d’activité des campagnols dans ses champs à la suite de la fonte de la neige. « Les années de fortes pullulations, j’avais dû acheter pour près de 9’000 francs de fourrage pour mes vaches. Si chaque année je devais subir le même problème, la situation ne serait plus viable », explique l’agriculteur.

 

Lutter efficacement

Afin d’éviter un nouveau scénario catastrophe, la Chambre jurassienne d’agriculture (CJA) et la Chambre d’agriculture des Franches-Montagnes (CAFM), en collaboration avec la FRI ont mis en place des mesures de formation. L’Office Fédéral de l’Agriculture (OFAG) a accepté de financer le projet depuis 2015 en mettant à disposition 68'000 francs pour une période quatre ans. « Il s’agit avant tout de mesures préventives afin de, par exemple, diminuer les dégâts engendrés par ces rongeurs, de diminuer les coûts de production ou encore d’assurer une production conforme au développement durable », précise Florie Marion, responsable suppléante de secteur à l’OFAG.

 

Mesures mises en place

Yann-David Varennes est donc chargé de conseiller les agriculteurs et de les suivre dans leur lutte. Mais ce sont ces derniers qui doivent mettre en place les dispositifs et financer ces derniers. Différentes techniques ont été mises en place. Il s’agit de l'alternance entre la fauche et la pâture, la culture de céréales, l'installation de perchoirs et de nichoirs pour les rapaces ou encore la lutte directe par piégeage ou gazage. /jore


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