La Sentinelle des Rangiers sera à nouveau bientôt visible. Le Gouvernement jurassien a accepté le principe d’un dépôt des vestiges du Fritz au Musée du Mont-Repais à La Caquerelle de cinq ans renouvelable, selon un communiqué diffusé mercredi. Les restes de la statue seront donc mis en avant dans ce bâtiment qui prendra une nouvelle orientation. Une recherche de fonds nationale sera lancée prochainement pour le financement des travaux à charge du Groupe d’Histoire du Mont-Repais et de la commune de La Baroche. Dans le Musée, dédié à l’histoire de la région, des panneaux explicatifs présenteront la statue sculptée par Charles L’Eplattenier en 1924, qui commémorait la mobilisation lors de la première Guerre Mondiale. La sculpture sera conservée en l’état et ne sera pas restaurée.
Un Fritz qui cristallisait les tensions
Le Fritz a cristallisé, à une époque, les tensions en lien avec la Question jurassienne. Des autonomistes jurassiens l’ont mis à terre en 1984 et définitivement en 1989 et ont détruit sa tête en 2004. Depuis la situation semble apaisée. L’actuel animateur du Groupe Bélier, Jonathan Gosteli, affirme que les restes de la Sentinelle ont leur place dans un musée comme une relique du combat autonomiste.
Jonathan Gosteli, animateur du Groupe Bélier
Depuis 2015, un groupe de travail, dirigé par l’office de la Culture, se penche sur la pertinence de montrer les vestiges du Fritz. Christine Salvadé, cheffe de ce service, salue l’ouverture d’esprit de toutes les parties présentes autour de la table : « chacun a fait du chemin pour en arriver à ce résultat ». Quant à d’éventuelles représailles, Christine Salvadé n’y croit pas puisqu’en 2015 les restes de la Sentinelle avaient déjà été montrés au public et que les réactions étaient bienveillantes.
Le nouveau visage du Musée du Mont-Repais
Pour accueillir les restes du Fritz et revoir sa muséographie, le Musée du Mont-Repais devra investir plus de 500'000 francs. Une recherche de fonds national sera lancée le 1er novembre, en lien avec le centième anniversaire de l’Armistice. Les lieux, qui ont ouvert en 1993, attendaient donc avec impatience l’arrivée de la Sentinelle des Rangiers, qui entrera au Musée d’ici minimum deux ans.
Ces projets s’inscriront dans un programme de mise en valeur plus large du patrimoine historique plurimillénaire du col des Rangiers, qui comportera un sentier didactique reliant des sites allant de la paléontologie à la Seconde guerre mondiale. L’ouverture du parcours, porté par la commune de La Baroche, est prévue pour 2022. /comm+ncp