Des hauts et des bas, Tornos en a déjà connu par le passé. « Là, on est dans un creux de la vague », constate Patrick Cerf, responsable du secteur industrie auprès d’Unia Transjurane. Le syndicat reste particulièrement vigilant sur la situation de l’entreprise prévôtoise de machines-outils qui a annoncé ce mardi matin une chute de près de 45% de ses commandes sur l’année écoulée.
Le chômage partiel ? « Rien n’est encore décidé »
Face à ce constat, Tornos envisage de recourir au chômage partiel et a donc déposé une demande de réduction de l’horaire de travail (RHT) auprès de la direction de l’économie bernoise. « Ce n’est qu’une précaution, ce n’est pas dit qu’on va le faire. Si la situation n’évolue pas, on recourra à la RHT. Mais rien n’est décidé actuellement », tente de rassurer le directeur des finances de Tornos, Bruno Edelmann. La décision sera prise fin février ou début mars. Pour Unia, le chômage partiel est une mesure qui reste acceptable et même bien perçue en période de vaches maigres. « C’est une disposition qui permet de conserver l’emploi, donc elle mérite d’être prise au sérieux. On sait que c’est cyclique, que les carnets de commandes peuvent grossir... », espère Patrick Cerf.
« On observe une tendance à virer les vieux »
Ce qui inquiète le syndicat en revanche, ce sont plusieurs licenciements intervenus ces derniers mois au sein de l’usine Tornos. « On observe une tendance à virer les vieux, des personnes qui ont 35 ou 40 ans d’entreprise et qui sont à quelques mois ou années seulement de leur retraite. Et on les jette comme ça sur le matelas social, ce n’est pas élégant », souffle encore le responsable du secteur industrie chez Unia. « On ne commente pas les rumeurs », botte en touche Bruno Edelmann à propos de ces licenciements. L’entreprise prévôtoise n’est cependant pas la seule à souffrir. Depuis plusieurs mois, c’est toute la branche de la machine-outil qui tousse. Un rapport de Swissmem, la faîtière de l’industrie des machines, équipements électriques et métaux, évoquait d’ailleurs l’an dernier une chute des commandes jamais vue depuis 10 ans. /jpi
Tornos devra s'adapter au marché automobile
La chute drastique des commandes s'explique notamment par l'inquiétude ressentie dans l'industrie automobile. Ce marché est également engagé dans un virage vers l'électrique. Or l'activité de Tornos dans ce secteur est encore beaucoup orientée vers le moteur à combustion. Il fauda s'adapter à l'avenir confirme le directeur des finances de l'entreprise prévôtoise, Bruno Edelmann.