Le réseau écologique Ajoie+ porte ses fruits

Mis en place en 2014, il vise à valoriser les éléments écologiques et a permis notamment de ...
Le réseau écologique Ajoie+ porte ses fruits

Mis en place en 2014, il vise à valoriser les éléments écologiques et a permis notamment de préserver des espèces rares telles la chouette Chevêche ou encore l’alouette Lulu

Nadine Apolloni du Collectif Chevêche propose aux agriculteurs de poser des nichoirs susceptibles d'héberger la fameuse chouette. Nadine Apolloni du Collectif Chevêche propose aux agriculteurs de poser des nichoirs susceptibles d'héberger la fameuse chouette.

Les populations de chouettes Chevêches et d’alouettes Lulu augmentent, le lièvre brun a fait son retour, le réseau écologique Ajoie+ tire un bilan réjouissant de ses sept premières années d’existence ! Mis en place en 2014, il s’étend de Boncourt à Fontenais et vise à valoriser les éléments écologiques, faune et flore. La chouette Chevêche, qui ne compte que trois populations en Suisse dont une en Ajoie, en est un bel exemple. « On observe aujourd’hui une population de 35 à 40 couples, alors qu’elle était au bord de l’extinction au début des années 2000. C’est juste un résultat incroyable », commente Nadine Apolloni du Collectif Chevêche.


« Les engagements des agriculteurs souvent insuffisamment reconnus »

Cette chouette aime particulièrement les vergers, mais surtout les surfaces pionnières laissées autant que possible à l’état naturel. Et ces efforts sont surtout consentis par les quelques 120 agriculteurs du réseau qui sont soumis à diverses « contraintes ». Ils doivent, par exemple, laisser 10% de surface non fauchée par parcelle, préserver des haies ou encore favoriser les prairies extensives. « Oui c’est un sacrifice, pour lequel on est aussi rémunéré. Mais on voit tout de suite la flore et les insectes qui viennent s’y loger après la fauche, c’est valorisant. On y est devenu sensible, c’est vrai qu’on l’a peut-être négligé par le passé », confie David Laville, agriculteur à Chevenez. « Les engagements des agriculteurs sont souvent insuffisamment reconnus, mais dans le terrain on voit que ça se fait », renchérit le directeur d’AgriJura Michel Darbellay.


La Place d’Armes de Bure, hot spot de la biodiversité locale

Mais le résultat de leur contribution est bien visible. « Ces zones non fauchées sont d’énormes réservoir à papillons, criquets, sauterelles et toutes sortes d’insectes qui pourront ensuite recoloniser la prairie fauchée », observe Luc Scherrer de la Fondation rurale interjurassienne qui va régulièrement contrôler l’efficacité du réseau écologique sur le terrain. Au cœur de ce réseau, la Place d’Armes de Bure qui abrite la très rare Alouette Lulu s’est aussi imposée comme un haut lieu de la biodiversité locale. L’objectif de la 2e phase de ce plan n’est désormais plus tant d’étendre ces surfaces naturelles, mais de veiller à en augmenter la qualité. /jpi

Le réseau écologique Ajoie+ en quelques chiffres

  • 121 agriculteurs adhérents sur 136 exploitations potentielles, contre 96 en 2014

  • 810 hectares de terres en réseau contre 617 hectares en 2014

  • Les prairies extensives ont augmenté de 26%

  • 35 à 40 couples de chouettes Chevêches, au bord de l’extinction il y a 20 ans

  • Un quart de la population jurassienne d’alouettes Lulu se trouve sur la Place d’Armes de Bure (alors qu’elles vivent habituellement sur les crêtes)



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