« Pas une loi d’abattage mais de régulation »

Le comité jurassien en faveur de la nouvelle loi sur la chasse défend un texte « équilibré ...
« Pas une loi d’abattage mais de régulation »

Le comité jurassien en faveur de la nouvelle loi sur la chasse défend un texte « équilibré » au sein duquel le tir du loup cristallise tous les débats

De gauche à droite : Florian Wenger (éleveur), Jean-Luc Berberat (président Fédération jurassienne des chasseurs), Michel Darbellay (président AgriJura), Jean-Paul Gschwind (président comité de campagne) et Daniel Pape (président Fédération jurassienne d'élevage ovin et caprin). De gauche à droite : Florian Wenger (éleveur), Jean-Luc Berberat (président Fédération jurassienne des chasseurs), Michel Darbellay (président AgriJura), Jean-Paul Gschwind (président comité de campagne) et Daniel Pape (président Fédération jurassienne d'élevage ovin et caprin).

C’est une coalition jurassienne entre chasseurs, éleveurs et agriculteurs qui bat la campagne pour défendre la loi sur la chasse. Ce comité du « oui » au projet de révision qui sera soumis au peuple le 27 septembre a présenté ce mercredi ses arguments au Château de Raymontpierre sur les hauteurs de Vermes, historiquement un ancien pavillon de chasse. Quand bien même le loup n’est, à l’heure actuelle, pas présent sur le sol jurassien, c’est bien la possibilité offerte aux cantons de procéder à des tirs de régulation du prédateur qui cristallise les débats. « Le loup est aux portes du Jura, dans le canton de Vaud et en Alsace voisine. Quand il sera là, il faudra être prêt pour prendre les mesures qui s’imposeront pour éviter les problèmes de cohabitation avec le monde agricole », place d’emblée le conseiller national et président du comité de campagne, Jean-Paul Gschwind.


« Quand les dégâts deviennent insupportables, il faut des mesures de régulation »

La nouvelle loi ne sera pas pour autant « une loi d’abattage » ni un permis gratuit de tuer selon ses défenseurs. Seul le canton pourra demander à la Confédération un tir de régulation – qui pourra faire l’objet d’un recours – et seuls les gardes-faunes et non les chasseurs seront autorisés à tirer le cas échéant. Les éleveurs, eux, devront prendre des mesures de protection pour leur bétail appuie le directeur d’AgriJura Michel Darbellay. « C’est justement le but de cette nouvelle loi qui recherche l’équilibre. Les éleveurs sont prêts à prendre des mesures raisonnables tant que les dégâts restent raisonnables. Mais au-delà d’un certain seuil, quand les dégâts deviennent insupportables, il faut des mesures de régulation », défend le représentant du monde agricole.

Jean-Paul Gschwind : « Le point central, la compétence accordée aux cantons »

Certains éleveurs, à l’image de Florian Wenger de la ferme de Raymontpierre, attendent cette loi avec impatience. Il craint que le loup n’attaque même ses vaches allaitantes. « Oui c’est aussi une proie potentielle parce que le Jura comporte nettement moins de chèvres et de moutons que les Alpes. Les prochaines cibles visées par le loup seront donc les bovins, voire les chevaux », avance l’éleveur. La fédération jurassienne des chasseurs rappelle quant à elle que cette loi n’autoriserait dans sa mouture actuelle que la régulation de trois espèces : le loup, le bouquetin et le cygne tuberculé, pas le lynx contrairement à ce que certains détracteurs laissent entendre. Le Conseil fédéral aura en revanche le pouvoir d’ajouter d’autres espèces sur la liste par voie d’ordonnance. /jpi


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