La campagne autour de la révision de la Loi sur la chasse se poursuit dans la région. Après les partisans mercredi, les opposants au texte ont présenté leurs arguments jeudi matin au Noirmont en vue de la votation fédérale du 27 septembre. Le comité jurassien réunit des politiciens de plusieurs partis dont le PS, les Verts et le PLR ainsi que des associations de protection de l’environnement. Ses membres estiment que le projet ne prend pas suffisamment en compte les aspects liés à la biodiversité. Il craint également que certaines espèces menacées puissent être tirées trop facilement.
Le loup au cœur des débats
Avec cette révision de la Loi sur la chasse, la Confédération veut mieux prendre en compte l’évolution des populations de prédateurs. L’idée est notamment d’assouplir les conditions d’abattage des loups. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux dans certaines régions de Suisse et ils provoquent parfois d’importants dégâts, notamment chez les agriculteurs. Pour Jacques Ioset, naturaliste et membre du comité jurassien du « non », ce projet est totalement déséquilibré, car il permet au Conseil fédéral de déclasser certaines espèces et les rendre régulables, mais pas d’en rajouter sur la liste des espèces à protéger.
Pour l’instant, seules trois espèces figurent sur la liste des espèces régulables de la nouvelle loi : le loup, le bouquetin et le cygne tuberculé. Les opposants craignent que des espèces menacées, à l’instar du lynx, soient progressivement ajoutées.
Des tirs préventifs dénoncés
Les opposants critiquent aussi la possibilité d’autoriser des tirs préventifs. « On va pouvoir tirer des animaux simplement parce qu’ils existent. Cela n’a aucun sens. Ses animaux accomplissent une certaine fonction dans la nature. Par exemple, le lynx régule notamment les populations de chevreuils », souligne à RFJ Nicolas Comment, coordinateur du comité jurassien et membre de Pro Natura Jura.
Ces régulateurs, comme ils sont appelés, permettent aussi de protéger nos forêts, selon les opposants.
Les membres du comité du « non » à la nouvelle Loi sur la chasse dénoncent aussi une certaine décentralisation. Le texte permet, en effet, l’introduction de systèmes différents dans les cantons alors qu’une vision à l’échelle du pays est, selon eux nécessaire, pour gérer la faune. /alr