Le canton du Jura s’engage pour renaturer des milieux classés d’importance nationale. Il réalise jusqu’en 2025 des travaux dans les trois zones alluviales du canton situées le long du Doubs. Ces zones sont périodiquement ou épisodiquement inondées, ce qui favorise la biodiversité. Un bras mort de plus de 6'000 m3 de volume et un étang ont notamment été construits cet automne dans le secteur de la Lomène, vers la Maison du tourisme, à St-Ursanne. Ces nouveaux aménagements ont été présentés lundi matin. Concrètement, l’idée est de créer des zones de calme pour les poissons et des endroits favorables à la reproduction des batraciens.
Des ralentissements dus à la force hydraulique
Selon Stève Guerne, collaborateur scientifique à l’Office jurassien de l’environnement, le Doubs est perturbé par les installations de force hydraulique, notamment les seuils qui provoquent des zones de ralentissement sur plusieurs kilomètres. « Ce que nous réalisons, ce sont simplement des aménagements que le Doubs aurait pu s’offrir lui-même par sa dynamique s’il n’y avait pas eu de tels ouvrages », souligne Stève Guerne, précisant que de manière générale, la rivière est restée épargnée par « la main de l’homme ».
Trois zones le long du Doubs
Le Jura compte trois zones alluviales d’environ 60 hectares au total, toutes se situent au bord du Doubs. En plus de celle de la Lomène, le canton en recense une à Clairbief et une autre intitulée Réchesse du côté de Soubey. Le ministre jurassien de l’environnement, David Eray, a rappelé que durant les deux derniers siècles, 90% des zones alluviales avaient été détruites en Suisse. Les 10% restantes sont désormais protégés par la Confédération.
Au total, les différents travaux sont devisés à plus d’un million et demi de francs. La Confédération participe pour près d’un million. Pour réduire la part cantonale restante, deux partenariats ont également été conclus avec les entreprises Elektrizitätswerk der Stadt Zürich et Energie Wasser Bern dans le cadre du label naturemade. /alr