Le versement du produit net de la taxe de séjour au fonds du tourisme et non plus à l’association faîtière cantonale est le changement le plus important de la révision de la loi sur le tourisme sur laquelle se prononcera prochainement le Parlement jurassien
La taxe de séjour pourrait bientôt faire l’objet d’une grande réforme dans le Jura. Le Parlement sera, en effet, appelé à se prononcer sur une révision de la loi sur le tourisme lors d’une prochaine séance. Le Gouvernement jurassien souhaite notamment revoir tout ce qui touche à la taxation et à la perception de ce montant auquel sont assujetties les personnes qui passent la nuit dans une commune où elles ne sont pas domiciliées. Le produit net de la taxe de séjour sera désormais directement versé dans un fonds du tourisme plutôt qu’à Jura Tourisme qui en retire actuellement directement 80%, tandis que 20% seront toujours redistribués aux communes. Une proposition avec laquelle l’association est en désaccord selon son directeur Guillaume Lachat : « Actuellement, nous avons la garantie que le 80% de la recette de la taxe de séjour nous revient. Avec la réforme, nous n’avons aucune garantie que ce montant sera retourné auprès de Jura Tourisme pour ces projets ».
Le projet prévoit également de faire désormais porter la responsabilité de l’encaissement de la taxe de séjour sur l’exploitant, plutôt que les personnes assujetties, soit les touristes. Celui qui loue un hébergement devra utiliser une plateforme électronique qui est en cours de développement pour 2023. Le Gouvernement dit vouloir faciliter la tâche des personnes qui mettent des locaux à disposition des touristes. Actuellement, la compilation des différentes informations est parfois fastidieuse : « Les hébergements doivent fournir un certain nombre de données sur les touristes qu’ils logent, soit à la police cantonale chaque soir pour les hôtels, à l’Office fédéral de la statistique chaque mois, à l’autorité de taxation pour la taxe de séjour chaque mois aussi. Cela se fait manuellement et représente une surcharge administrative importante. Cette plateforme digitale permettra de saisir une seule fois les données des clients et de les transmettre de manière quasi automatique aux différentes instances, tout en surveillant la question de la protection des données », explique Guillaume Lachat. /emu