Le mercure élevé et le manque de précipitations ont des conséquences sur les cours d’eau de la région. Lundi, à la station d’Ocourt, la température du Doubs a été mesurée à 24,6 degrés. Son débit se situait à 4,7m3/s, alors qu’en moyenne il affiche 32 m3/s. Depuis une dizaine de jours, les cours d’eau ont atteint des débits d’étiage. Concernant la température, au-dessus de 20 degrés l’eau est moins oxygénée. Les poissons sont alors soumis à un stress et donc plus vulnérables aux maladies. Si on dépasse les 25 degrés, ça peut même être mortel pour certaines espèces, par exemple la truite et l’ombre, les deux poissons emblématiques du Doubs. Avec 24,6 degrés, la situation n’est pourtant pas encore dramatique. Laurent Gogniat, responsable du domaine nature à l’Office de l’environnement, précise que la rivière franco-suisse « présente des surprofondeurs », qui peuvent atteindre 6 à 8 mètres ». La faune piscicole y trouve refuge.
Première pêche de sauvetage
La situation est plus dramatique dans les ruisseaux piscicoles au débit nettement plus faible. Une pêche de sauvetage a par exemple été organisée lundi sur la Chèvre à Montsevelier, en partie asséchée. Ainsi 200 truites ont été sauvées d’une mort certaine. Elles ont été prélevées dans des gouilles pour être remises à l’eau dans la Scheulte. Tous les deux jours, les garde-faunes contrôlent des cours d’eau en tête de bassin versant. Laurent Gogniat prédit d’autres pêches de sauvetage ces prochains jours et imagine que, à cause du réchauffement climatique, d’ici 10 à 15 ans, les poissons auront disparu de ces ruisseaux.
Une situation très problématique
Des rivières encore plus vulnérables
Le responsable du domaine nature rappelle qu’en cette période d’étiage, les cours d’eau sont particulièrement vulnérables. Un produit déversé dans les grilles de route ou à proximité des rivières sera nettement moins dilué et aura des conséquences catastrophiques sur la biodiversité, selon Laurent Gogniat. /ncp