Le projet du Gouvernement qui a engendré une manifestation de près de 500 personnes mercredi est aussi critiqué au sein des groupes parlementaires, le PDC - notamment - prévoit même de demander un report
Les débats s’annoncent tendus autour du Plan équilibre 22-26 des finances cantonales. Le projet du Gouvernement a suscité mercredi soir une manifestation qui a rassemblé près de 500 personnes devant l’Hôtel du Parlement. Une mobilisation qui reste assez rare et qui pourrait peser dans les débats parlementaires prévus le 14 décembre. L’absence de concertation des partenaires sociaux constitue le principal reproche des syndicats et des manifestants, et la critique est aussi partagée par le PDC qui parle de « précipitation ». Pour le chef du groupe parlementaire, Stéphane Theurillat, il faut prendre le temps de la discussion et il ne serait pas sage de se prononcer dès la mi-décembre. Il indique que le PDC a demandé, en commission, le report du dossier pour arriver à un document « plus abouti » et qui comprendra « une concertation plus importante avec les différents partenaires et les parties concernées ». Le délai laisserait aux députés « le temps de travailler le dossier » pour ensuite pouvoir « faire les bons choix », précise le président du groupe PDC.
Stéphane Theurillat : « Le PDC a déjà eu l’occasion de se prononcer sur le fait qu’il souhaitait reporter le dossier »
Au PS on estime qu’il faut tenir compte des plus de 3’700 signatures recueillies par la pétition ainsi que de la manifestation qui s’est tenue mercredi devant le Parlement. Fabrice Macquat indique que la position du groupe qu’il préside n’est pas encore définie et qu’une non entrée en matière reste possible, même si le Congrès du Parti socialiste a recommandé une ligne de conduite. Les membres du PS ont majoritairement souhaité l’ouverture de la discussion tout en s’opposant avec vigueur aux mesures socialement inacceptables. Fabrice Macquat précise qu’une « dizaine de mesures » sont concernées et cite « celles qui touchent la fonction publique, celles qui touchent la FICD, la formation ou encore la quote-part pour les personnes qui ont besoin des soins à domicile ».
Fabrice Macquat : « Des lignes rouges que nous ne voulons pas franchir »
A droite, au PLR, on se rend bien compte que certaines mesures sont impopulaires. Le Parti libéral-radical semble toutefois prêt à assumer une certaine casse, malheureusement nécessaire au vu de l’urgence de la situation financière du canton du Jura, selon le chef du groupe parlementaire. Gabriel Voirol se dit « conscient que derrière chaque mesure se trouve des personnes ». Il estime néanmoins qu’il est nécessaire de « faire un exercice sur ce qui est vraiment indispensable au fonctionnement de l’Etat pour assurer aux générations futures une situation qui soit la plus correcte possible ».
Gabriel Voirol : « Il faut aussi avoir le courage de se dire que la fortune de l’Etat, sans mesures particulières, va être bientôt négative »
Du côté de l’UDC, le président du groupe Didier Spies estime que le Plan équilibre 22-26 aurait dû être davantage concerté. Il affirme que le Gouvernement a voulu « refiler la patate chaude » au Parlement. Pour Didier Spies, les manifestants « se sont trompés de cibles » mercredi en sifflant les membres du législatif alors que le plan a été pensé par l’exécutif.
Le groupe Vert-es et CS-POP, par la voix de son président Baptiste Laville, rappelle qu’il est « très réservé » sur le Plan équilibre 22-26 et qu’il est « très engagé » dans la lutte contre le document. Il entend ainsi proposer une non entrée en matière au plénum. Baptiste Laville estime que le report du plan serait idéal pour arriver à un plan « concerté qui soit, lui, équilibré ». Pour le président du groupe Vert-es et CS-POP, « le Gouvernement doit assumer ses responsabilités, au regard de l’ampleur de la contestation, et revoir l’essentiel des propositions du document qui, d’ailleurs, relèvent de sa compétence »./fco-jpi