Tornos agrandit son site de Taïwan pour répondre à la forte demande

Le constructeur de machines-outils prévôtois a célébré l’achèvement de la charpente de sa nouvelle ...
Tornos agrandit son site de Taïwan pour répondre à la forte demande

Le constructeur de machines-outils prévôtois a célébré l’achèvement de la charpente de sa nouvelle usine à Taiwan. Le directeur des opérations dans le pays se réjouit de carnets de commandes « pleins »

 Tornos a célébré l'agrandissement de son usine taiwanaise. (Photo : illustration / archives). Tornos a célébré l'agrandissement de son usine taiwanaise. (Photo : illustration / archives).

Le constructeur de machines-outils Tornos a célébré fin novembre l'achèvement de la charpente de sa nouvelle usine taïwanaise de Taichung, au cœur de la Golden Valley, un des principaux pôles mondiaux de la machine-outil. Si la direction de l'entreprise se montre prudente quant aux perspectives, les commandes sont pour l'heure au rendez-vous.

Les poutres métalliques rouges de la nouvelle installation se dressent au milieu des terrains vagues en construction. Des lampions rouges et une banderole pendent encore du faîte de l'ouvrage, témoins de la cérémonie organisée la semaine dernière à grand renfort de bruyants pétards. Juste à côté, le nouveau centre de stockage et de bureaux du spécialiste zougois des techniques d'assemblage Bossard semble un peu plus avancé.

C'est au cœur de cette région industrielle où ateliers et rizières se partagent l'espace que la société prévôtoise s'est installée en 2013. « La concentration exceptionnelle d'entreprises et de sous-traitants dans la région garantit un accès privilégié à la plupart des composants dans un rayon de 50 kilomètres, un atout de poids », explique Michael Ho, directeur des opérations de Tornos à Taïwan, au cours d'un entretien accordé à AWP.

La nouvelle usine, où la production doit démarrer fin 2023, est bien plus imposante que l'actuelle. « Nous sommes à l'étroit, les carnets de commandes sont pleins et je me demande comment nous honorerons celles des premier et deuxième trimestres 2023 », témoigne M. Ho.


Croissance pas à pas

A Moutier, Stéphane Pittet, directeur financier de Tornos, tempère. Si la croissance du site fait bien partie des projets, elle restera organique. « Les recrutements se feront progressivement selon les besoins, mais nous sommes très prudents au vu des cycles économiques auxquels l'industrie de la machine-outil est exposée », souligne-t-il. Une partie de l'usine sera également mise en location.

Les commandes sont bien au rendez-vous, confirme le directeur financier. « Ces deux dernières années, nous courrons sans relâche, tantôt après la main-d'oeuvre, tantôt après les matières premières et composants, pour livrer nous machines. Mais nos délais de livraison redeviennent plus raisonnables », constate-t-il.

La nouvelle usine est construite sur un terrain en mains publiques, ce qui offre des garanties supérieures pour l'avenir du site à long terme, précise M. Ho. « L'occasion qui s'est présentée était intéressante, nous l'avons saisie », explique M. Pittet.

Le site taïwanais de Tornos, qui emploie environ 70 personnes, produit essentiellement des machines de milieu de gamme, à la production très standardisée, explique M. Pittet. Les machines les moins chères sont produites en Chine populaire, tandis que le haut de gamme, est fabriqué en Suisse. En termes de volume, les trois juridictions produisent un nombre de machines comparable, mais en valeur, le site de Moutier arrive largement en tête.


Une présence complémentaire à Taïwan et en Chine populaire

Paradoxalement, alors que les machines à forte valeur ajoutée fabriquées en Suisse sont très demandées en Asie, celles meilleur marché produites en Asie, pour lesquelles il existe une forte concurrence, sont souvent exportées en Europe, mais aussi vers l'Inde ou l'Asie du sud-est.

La présence de Tornos à la fois à Taïwan et en Chine présente certains avantages, explique M. Pittet. « Politiquement, il est difficile de prévoir comment évoluera la situation, il est dès lors plus prudent d'être présent des deux côtés », indique-t-il. D'autant que certains composants peuvent être échangés de part et d'autre du détroit.

« A la lumière de la pandémie de Covid-19, notre choix s'est révélé judicieux », constate le directeur financier. « La production en Chine a été fortement perturbée et il est quasiment impossible de se rendre sur place, ce qui pose beaucoup de problèmes, et nous ne sommes pas au bout », complète-t-il. /ATS-AWP


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