Le projet de nouvelle Migros à Bassecourt est suspendu à une décision du Gouvernement jurassien. Le conseiller communal en charge du dossier à Haute-Sorne, Gérard Ruch, l’a indiqué lundi soir au Conseil général qui était réuni à Courfaivre. Il a expliqué que l’État jurassien avait approuvé une modification du plan de zones en 2021, permettant l’implantation d’une surface commerciale dans le secteur. Des employés cantonaux ont toutefois indiqué il y a quelques mois à la commune que le projet n’était pas conforme au plan directeur. Le Gouvernement a finalement été saisi du dossier et une séance s’est déroulée récemment entre les différents acteurs. La commune attend désormais une prise de position de l’exécutif cantonal.
Uniquement de l’alimentation
En ce qui concerne le projet en tant que tel, Gérard Ruch a expliqué que le géant orange entendait investir entre 18 et 20 millions de francs dans ce nouveau magasin qui sera uniquement alimentaire. Le conseiller communal en charge de l’urbanisme a expliqué que le bâtiment prévu serait « nettement plus petit » que le centre commercial de la Coop. Plusieurs élus se sont questionnés sur l’utilité d’un tel projet ou le lieu choisi qui favorise les déplacements en voiture. Gérard Ruch a expliqué qu’une implantation avait été envisagée au centre du village, mais qu’une telle option présenterait des inconvénients encore plus importants au niveau du trafic. Des personnes présentes dans le public ont, par ailleurs, montré leur opposition au projet en déposant des sacs de pommes de terre sur lesquels il était écrit « Protéger les terres agricoles qui nous nourrissent » ou encore « Les patates ne poussent pas à la Migros ».
Si le canton du Jura donne son aval au projet, le Conseil général devrait être appelé à valider un crédit d’équipement pour la zone. En fonction du montant, le peuple pourrait aussi être amené à se prononcer.
Des oppositions à l’implantation de Varinor
Le Conseil général a également donné, à une majorité évidente, son préavis positif aux nouveaux statuts de la zone d’activités microrégionale. L’objectif premier de la révision est d'accorder davantage de compétences à l’assemblée et au comité de la ZAM afin d’accélérer certaines procédures en matière d’aménagement du territoire et permettre plus facilement l’implantation de certaines entreprises. Le peuple sera appelé à se prononcer prochainement sur cet objet.
Au chapitre économique, l’implantation de l’entreprise Varinor à Glovelier s’est également invitée sur la table du législatif. Catherine Wolfer (PS+Verts) a posé une question orale à ce sujet. Elle a demandé à l’exécutif si le projet ne risquait pas de filer entre les doigts de la commune en raison des oppositions de propriétaires terriens. Actuellement basée à Delémont, la société du groupe Richemont prévoit d’investir 60 millions de francs dans un nouveau bâtiment. Le conseiller communal en charge de l’urbanisme a indiqué que les négociations étaient toujours en cours avec deux agriculteurs.
Gérard Ruch : « Ce projet est très important pour la commune, mais aussi pour le canton »
Une résolution contre la géothermie
Les élus ont aussi adopté, par 18 voix contre 11, une résolution déposée par Damien Cottet (PS+Verts). Le texte déclare notamment que le Conseil général est « opposé à tout projet de géothermie pétrothermale profonde en Haute-Sorne et à garantir une livraison d’eau provenant du réseau communal ».
Enfin, le législatif a donné son feu vert à une motion transformée en postulat concernant les finances communales. Porté par Céline Grellier (Haute-Sorne Avenir), le texte demande d’étudier la création d’un groupe de travail pour recenser les personnes résidant factuellement à Haute-Sorne et s’assurer que leurs impôts reviennent bien à la commune. /alr