Le Parlement jurassien a validé ce mercredi les détails du Plan équilibre 22-26 qui vise à atteindre une nouvelle stabilité financière via une série de mesures d’économies
Le canton du Jura adopte son Plan équilibre 22-26. Le Parlement a accepté ce mercredi la majorité des mesures proposées par le Gouvernement pour assainir les finances de l’Etat. Le vote final a débouché sur 49 voix pour et 8 abstentions. Après les différents amendements, les mesures vont permettre des améliorations des finances de 31,9 millions de francs en 2024, de 35,8 millions en 2025 et de 32,9 millions en 2026. L’objectif reste d’économiser 40 millions en comptant le projet de modernisation de l’Etat.
La ministre des finances salue « une étape très importante ». Rosalie Beuret Siess juge ce plan d’économies nécessaire : « Le déficit structurel est toujours présent pour le canton du Jura », indique-t-elle et assure que « les réflexions devront se poursuivre ».
Rosalie Beuret Siess: « C’est une étape très importante, voire décisive, qui a été prise par le Parlement »
La satisfaction est également de mise pour le président de la CGF, la Commission de gestion et des finances. Son président André Henzelin salue les décisions prises ce mercredi par le Parlement. L’élu radical souligne que le report de l’examen du Plan équilibre 22-26 – qui était initialement prévu en décembre par le législatif a permis de dégager des compromis. André Henzelin Il rappelle, par ailleurs, que l’objectif de parvenir à des économies structurelles de 40 millions de francs – soit avec les 6 millions issus du projet de réforme de l’Etat - reste de mise.
André Henzelin : « Lorsque je suis arrivé au Parlement, je n’étais certain d’arriver à ce résultat »
Employés de l’Etat mis à contribution
Des efforts financiers sont imposés aux employés de l’Etat. Le Parlement cantonal a validé une réduction des salaires de 1,9% de tous les membres de la fonction publique. Cette contribution entrera en vigueur dès 2024 et s’étendra sur une période de trois ans. Les entreprises participeront également à l’effort avec le report de deux ans du dernier palier de l'impôt sur le bénéfice RFFA, initialement prévu en 2024. Les élus se sont aussi prononcés en faveur de l’augmentation des contributions au fonds de formation par les entreprises dans le but de renforcer l'apprentissage et la formation duale dès 2026. La proposition de supprimer la contribution à la Fédération interjurassienne de coopération au développement d’un montant de 230'000 francs a été rejetée.
« Un programme d’économie n’est jamais quelque chose d’agréable à faire. Malheureusement, nous avions pratiquement l’obligation de le faire si nous voulions avoir des budgets pour ces prochaines années afin de respecter le frein à l’endettement. Nous avions annoncé que nous participerions à l’élaboration de ce Plan équilibre, sans franchir certaines lignes rouges qui ont pu être respectées », confie le président du groupe socialiste Fabrice Macquat.
Fabrice Macquat : « Les lignes rouges n’ont pas été dépassées »
Economies dans le social
En ce qui concerne le volet social, le Parlement a accepté de diminuer le seuil déterminant pour l’octroi du subside pour les primes d’assurance maladie de 56'999 francs à 52'999 francs. Il a refusé l’augmentation de la quote-part patient dans la prise en charge à domicile de 5 francs à 10 francs par jour, ce qui aurait engendré une légère augmentation des recours aux prestations complémentaires.
Les élus ont approuvé la révision du tarif de l’accueil extrafamilial pour la facturation aux parents et l’adaptation du tarif minimal de 7.50 francs à 10 francs et le déplafonnement du revenu maximal de 13'000 à 15'000 francs. Les élus ont encore accepté de supprimer l’offre résidentielle en matière de lutte contre les addictions, ce qui implique un redimensionnement voire la fermeture du site de Clos-Henri de la Fondation Addiction Jura au Prédame. Un site qui présente une occupation très faible. L’institution verrait un renforcement du pôle ambulatoire.
Du côté de la droite, l’adoption de ce Plan équilibre 22-26 est un premier pas, mais le bilan général est plus mitigé : « Le bilan est positif dans le sens où on a réussi à trouver un équilibre avec un certain nombre de mesures, mais aussi un bilan d’attentes de voir si les fameuses mesures structurelles qu’on nous promet depuis des années vont enfin venir, car on attend aussi que le gouvernement fasse le nécessaire en réduisant la grandeur de l’appareil étatique. Les 40 millions sont le minimum pour passer les prochaines années, mais vraisemblablement il faudra plus », la le président de groupe du Centre, Stéphane Theurillat.
Stéphane Theurillat : « Un bilan partagé »
Autre mesure, le législatif accepté l’acquisition d’un deuxième radar semi-stationnaire, par contre il a refusé l’installation d'un radar fixe sur l'autoroute au niveau de la galerie de Develier. /emu-gtr-fco