C’est un serpent de mer qui divise les milieux politiques depuis plusieurs années. Le droit de vote à 16 ans a refait surface ce lundi lorsque le Conseil national a donné suite de justesse, par 98 voix contre 93, à une initiative parlementaire pour l’abaissement de l’âge pour voter, et ce contre l’avis de sa commission. Sept cantons se sont manifestés en faveur du projet de loi mis en consultation, dont le Jura. « C’est une position du Gouvernement qui s’était déjà montré favorable à cet abaissement de l’âge de vote à 16 ans devant le Parlement jurassien, le législatif moins. Le Gouvernement trouvait intéressant de lancer le débat au niveau fédéral car une assise fédérale est peut-être plus importante lorsqu’il s’agit d’un droit de vote qui concerne toute la population », rappelle le chancelier Jean-Baptiste Maître.
Jean-Baptiste Maître : « L'expression du Parlement jurassien ne concernait que les votations cantonales »
Par le passé, le Parlement jurassien s’est en effet opposé à plusieurs reprises au droit de vote à 16 ans. D’abord en 2007 via le refus d’une motion, puis, plus récemment, en refusant en septembre 2020 par 32 voix contre 24 une initiative parlementaire portée par le député PCSI Quentin Haas. « Le Gouvernement est constant dans ses positions en soutenant cette idée. On peut aussi considérer dans les refus du Parlement que cela ne concernait que les votations cantonales alors que la plupart des objets importants qui sont soumis au peuple sont plutôt fédéraux, comme le climat qui intéresse particulièrement les jeunes », justifie Jean-Baptiste Maître pour écarter toute notion d’affront ou de passage en force face aux précédents votes des députés jurassiens. Cette prise de position et le débat national qui se profile pourraient d’ailleurs rouvrir la porte à un retour du sujet devant le législatif cantonal. Jusqu’à présent, seul le canton de Glaris a accordé le droit de vote à 16 ans en 2007 afin d’enrayer l’exode de sa jeunesse et l’inciter à rester au pays. /jpi