L’engouement n’y était pas vraiment, mais le Conseil de ville de Delémont a validé lundi soir les comptes 2022. Pour rappel, l’exercice boucle sur un déficit de 3,3 millions de francs alors que le budget prévoyait une perte de 2,5 millions. Les élus ont accepté la mouture par 35 voix contre 1. Tant le maire, Damien Chappuis, que les différents intervenants à la tribune ont reconnu que ce résultat n’était pas satisfaisant et que des mesures étaient nécessaires.
Le grand argentier de la ville a souligné que ce lourd déficit s’expliquait notamment par de grandes variations au niveau des recettes fiscales des entreprises. Damien Chappuis a cependant reconnu devant le législatif avoir envie de baisser la tête face à ce résultat. Le maire a expliqué que le Conseil communal était conscient de ses responsabilités, rappelant qu’un audit était en cours pour s’attaquer au déficit structurel. Après les investissements conséquents de ces dernières années, il a estimé que la ville devait désormais « arriver dans une phase de consolidation ».
La droite n’a pas mâché ses mots. Représentant du groupe PLR, Christophe Günter a évoqué une débâcle financière. « Ce résultat reflète la politique de gauche que nous subissons depuis bien trop longtemps », a-t-il lancé. Le centriste Patrick Frein a estimé que Delémont était le cancre de la classe. Il a déclaré que la capitale jurassienne ne faisait plus envie, pointant du doigt les célèbres dix-huit postes de travail créés ces dernières années. Pour le PCSI, Suzanne Maitre-Schindelholz a dit attendre des mesures courageuses. A gauche, tant la socialiste Annie Schneider que le représentant du groupe CS-POP et Verts, Matthieu Weissbrodt, se sont demandés s’il ne faudrait pas mettre une hausse de la quotité d’impôt sur la table.
Pas de commission spéciale contre les incivilités
Une motion demandant de créer une commission spéciale pour trouver des solutions face aux incivilités et aux nuisances sonores a, par ailleurs, été refusée. Porté par l’élue PCSI Suzanne Maitre-Schindelhloz, le texte souhaitait que l’entité mènent des réflexions sur le mieux vivre ensemble après le retrait de la ligne budgétaire dévolue aux agents de sécurité. Le Conseil communal appelait au rejet de la motion. Il a proposé que la problématique soit prise en charge par la Commission communale permanente des affaires sociales et du logement. Les mesures identifiées par cette dernière pourront, en guise de réponse à la motion, faire l’objet d’un crédit-cadre soumis au Conseil de ville en 2024.
Le législatif a également accepté un postulat de la centriste Sandra Hauser qui demande au Conseil communal d’étudier la pertinence et la possibilité de mettre en place une boite à idées pour les habitants de la capitale jurassienne. Enfin, il a donné son feu vert à une motion de Magali Rohner du groupe CS-POP et Verts qui enjoint l’exécutif à organiser une Fête de la nature chaque année. /alr