Le Doubs se porte un peu mieux. En 2017, les autorités suisses et françaises ont signé un nouveau règlement d’eau qui porte ses fruits. Les effectifs de la faune piscicole ont ainsi pu être multipliés par deux entre 2004 et 2020, selon un communiqué de presse de l’Office fédéral de l’énergie. Ces chiffres ont été présentés mardi matin à St-Ursanne à l’attention des associations environnementales et de pêche des deux pays dans le cadre d’un monitoring quinquennal.
Ce nouveau règlement permet de coordonner l’exploitation des trois ouvrages hydroélectriques du Doubs : le Châtelot, le Refrain et La Goule, qui, de par leur fonctionnement, modifient le régime hydrogéologique. Un monitoring a été mis en place pour vérifier que les mesures prises soient efficaces. Cette coordination doit limiter les échouages et le piégeage des espèces piscicoles, protéger les zones de fraies et les alevins.
Il s’avère que les efforts consentis par les autorités suisses (OFEN, OFEV, cantons de Neuchâtel et du Jura) et françaises ont des conséquences positives sur la rivière. Il a été observé que les effectifs de poissons ont doublé de 2004 à 2020. C’est surtout la population d’ombre qui porte cette croissance, alors que les truites sont plutôt en diminution. L’apron lui a disparu sur les secteurs qui ont été analysés. Le nouveau règlement d’eau a aussi permis d’augmenter le débit minimum de la rivière.
Toutefois, tout n’est pas rose dans le Doubs. Ainsi les experts constatent toujours une forte diminution de la densité des macro-invertébrés, comme des insectes ou des mollusques.
« Un vrai succès »
Du côté des associations de pêche et environnementales, le constat est le même. Le vice-président de la Fédération neuchâteloise des pêcheurs en rivière parle d’un « vrai succès ». Thierry Christen relève que ce nouveau règlement d’eau est très favorable à la faune piscicole. Un seul tronçon reste à améliorer. Il se situe en aval du barrage du Châtelot. Le niveau d’eau baisse tellement vite que de jeunes poissons se retrouvent encore pris au piège. Des travaux devraient être entrepris.
Le WWF Jura rejoint aussi globalement l’appréciation du rapport présenté ce mardi. Marie-Anne Etter, secrétaire régionale, constate les efforts de la part des exploitants. Toutefois l’ONG met aussi en avant que la diversité est encore en dessous du potentiel biologique du Doubs. Des problèmes multifactoriels, qui restent à définir, sont en cause. Après les barragistes, les autres acteurs, comme les industries, les stations d’épuration, ou encore l’agriculture, doivent aussi faire des efforts, selon Marie-Anne Etter. /comm-ncp